des Mahorais désespérés et de plus en plus séduits par Marine Le Pen
Après un déplacement à la Réunion mercredi, le chef des députés du Rassemblement national est à Mayotte ce week-end. Déçus par les promesses non tenues du gouvernement, de nombreux habitants sont prêts à soutenir le parti d’extrême droite lors des prochaines élections.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
Marine Le Pen poursuit son voyage à Mayotte, l’île française de l’océan Indien où elle est arrivée samedi 20 avril, quatre jours après le lancement de l’opération « Place Net » par le gouvernement visant à arrêter les chefs de gangs et à expulser les sans-papiers, la plupart dont des Comoriens.
Sur le terrain, la plupart des habitants n’ont pas encore vu les résultats de cette nouvelle opération sécuritaire, et sont au désespoir, comme dans le quartier Cavani de Mamoudzou (chef-lieu de la préfecture).
Des migrants africains attendent ou dorment sur des matelas de fortune sur les trottoirs, des détritus dans tous les sens, des vêtements pendus. Pour André c’est trop : « C’est dans cet état que la France nous a laissés. De telles conditions sont inacceptables !
Ces habitants ne supportent plus ce qui se passe juste devant chez eux. Anliatime Voulana, une maman, explique ce qui se passe depuis un mois. « Les migrants avaient pris d’assaut notre stade Cavani, elle dit. Le camp a été démantelé mais le problème n’a pas été résolu. C’est déplacé dans notre ruelle où ils campent et font leurs besoins dans nos rues« , relate-t-elle.
Pas de résultats concrets
Des habitants exaspérés qui ne voient aucun changement malgré le lancement de l’opération « Place Propre » par le gouvernement il y a quelques jours. « Je n’ai pas vu de changement. Il y a des policiers le long des routes quand nos enfants sortent, mais c’est tout. C’est tout. » note Anliatime Voulana. Pour son voisin, l’élu Laini Abdallah Boina, il n’y a pas 36 solutions : « Renvoyer ceux qui peuvent être expulsés et trouver d’autres solutions pour ceux qui sont considérés comme réguliers, comme on dit, soit les renvoyer en métropole, soit en Europe. »
Et surtout, il faut stopper le flux de bateaux arrivant des Comores et d’Afrique, pour André. « Il y a des bateaux tous les jours, on ne fait rien du tout, on annonçait ‘la barrière de fer’ mais où est-elle ? Je ne l’ai jamais vue », il s’impatiente. Il fait référence au « rideau de fer dans l’eau » annoncé par Gérald Darmanin en février dernier pour empêcher le passage des personnes migrant clandestinement par bateau.
André est en colère contre le gouvernement qui ne tient pas ses promesses. Les habitants de Cavani transmettent donc leurs messages à qui veut bien les écouter. La dernière en date est Marine Le Pen. « Elle ne fait pas partie du gouvernement, mais une fois qu’elle aura vu ce que nous traversons ici, elle pourra toujours lancer un discours comme elle le fait habituellement.espère Laini Abdallah Boina. Cela poussera peut-être le gouvernement à agir vite car nous ne vivons plus.»
Une mère ajoute : « Elle a annoncé des solutions qui pourraient vraiment sortir Mayotte de tout ça. Mais malheureusement, elle n’est pas en mesure de nous aider actuellement. Comme beaucoup de Mahorais, cette mère de famille s’apprête à voter pour le Rassemblement National aux prochaines élections.