Des JO inclusifs pour promouvoir le sport auprès des écoliers handicapés à Marseille
Ce lundi, 300 collégiens handicapés ont participé à leurs propres Jeux Olympiques. L’événement était organisé à Marseille.
A Marseille, 300 collégiens ont participé ce lundi à la première édition de « Ulisiade », leurs propres Jeux Olympiques, des épreuves sportives mêlant étudiants handicapés – principalement des troubles autistiques – et étudiants valides. Et c’était « belle bâche » (super bien) selon Kelian, 14 ans.
Ces « Ulisiade » sont nés de l’appareil « Ulis »pour Unité Localisée d’Inclusion Éducative, un programme dans certains établissements en France qui permet de mieux intégrer dans les classes, avec un emploi du temps adapté à leur handicap, ces élèves trop souvent séparés parce qu’ils souffrent de troubles autistiques ou de troubles des fonctions cognitives.
L’initiative d’un enseignant
A la rentrée 2023, on comptait 10.272 Ulis, comprenant entre 13 et 14 enfants chacune, sur les 59.650 écoles que compte la France, selon les données du ministère de l’Éducation nationale. Chaque unité est encadrée par un professeur spécialisé, comme Laurent Zaffran pour celle du collège de Marseilleveyre, à l’origine de ces JO d’un nouveau type.
Enseignant le français et les mathématiques, ce rugbyman amateur recherché « utiliser le sport comme vecteur d’inclusion » pour ses étudiants en situation de handicap et favoriser l’activité physique auprès de ces jeunes « souvent plus confinés par les écrans »OMS « n’ose pas pratiquer en dehors des heures de cours ». Pour organiser l’événement, elle s’est donc associée au SMUC (Stade Marseille Université Club), qui a créé sa section handisport en juillet 2023.
« Nous accueillons déjà des personnes handicapées dans certaines disciplines, mais à la demande du comité handisport nous avons créé cette section qui, pour l’instant, ne soutient que des projets comme ces ulisiades », précise Noé Bérenger, le président de cette nouvelle branche du club. L’arrivée de la flamme olympique à Marseille le 8 mai et l’organisation des Jeux ont permis de faire financer l’événement par le ministère des Sports. Pour cette première édition, 300 élèves, de la 6e à la 3e, issus de 15 collèges marseillais, se sont rassemblés au stade Jean-Bouin, au sud de la ville.
Objectif « Donner de la force »
Sous le soleil de mai, après un parcours d’ouverture de 1 000 mètres, animé par les professeurs encadrant les classes de l’Ulis, les enfants se retrouvent d’abord pour un échauffement musical. Chaque classe passe ensuite d’activité en activité : courir, lancer un ballon dans un cerceau, jouer avec des ballons de rugby, etc.
Jules, 14 ans, atteint du syndrome d’Asperger, s’en réjouit « faire la fête » ce qui lui permet de « faites du sport, amusez-vous », avec ses amis. Elève de 4e au collège de Marseilleveyre, il a été chargé de rédiger un article sur cet événement pour le journal de son établissement, et il rêve de devenir un jour grand reporter.
Elyes, son camarade valide, confirme que rencontrer des personnes handicapées nécessite de « adapter ». Mais il est ravi de leur « donner de la force » dans ce qu’ils font.
Pour ces JO, l’adaptation passe par « des instructions claires et simples pour chaque activité » et une « besoin de plus de surveillance »explique Noé Bérenger : ainsi, en journée, il y a près d’un encadrant pour trois étudiants.
Cet objectif d’accessibilité se reflète également dans les clubs sportifs inclusifs invités à l’événement : « On prend le temps, on expérimente aussi notre approche, en fonction des retours », explique le président du Canaille Skateboard Club, Karim Chérif. Mais « S’ils s’amusent et ne se blessent pas, j’ai tout gagné. »
Elève de l’Ulis en 5e au collège André-Malraux de Marseille, Raphaël, 14 ans, est bel et bien « très heureux d’être ici pour sortir et faire du sport » avec tous ses amis. Et à 15h30, comme tous ses camarades, il participe à la remise des médailles.