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Nouvelles locales

Guerre en Ukraine : les attaques de Kiev sur les raffineries russes pénalisent Moscou

En difficulté sur le front, les Ukrainiens décident de prendre leur épée ailleurs. Depuis le début de l’année, des dizaines de drones ukrainiens ont ciblé les infrastructures pétrolières russes, parfois dans des régions éloignées de la frontière. Une stratégie gagnante puisque Moscou est contrainte d’interdire temporairement les exportations d’essence et de diesel depuis le 1euh Mars pour une durée de six mois.

Mais cette interdiction n’était pas suffisante. Fin mars, les frappes ukrainiennes ont fait perdre à la Russie 14 ou 15 % de sa capacité de raffinage du pétrole, selon les estimations de Reuters et de l’Otan. L’agence a en outre révélé que la Russie a demandé au Kazakhstan d’être prêt à lui fournir 100 000 tonnes d’essence en cas de pénurie exacerbée par ces attaques. Un accord avec l’ancienne république soviétique a déjà été conclu. De son côté, la Biélorussie aurait également accepté d’aider la Russie à s’approvisionner en essence si nécessaire.

Affaiblissement des finances russes

« Notre objectif est de retirer des ressources à notre ennemi et de réduire le flux d’argent provenant du pétrole ou du carburant que la Russie utilise directement pour financer la guerre », a expliqué un responsable de la défense de Kiev à la chaîne américaine. CNN, évoquant « une stratégie très planifiée visant à réduire le potentiel économique russe ».

Les services ukrainiens responsables de ces frappes, le SBU (sécurité intérieure) et le GUR (renseignement militaire), ne s’arrêteront sûrement pas en si bon chemin. « La majorité des drones qui ont attaqué les raffineries russes avaient une portée de 700 à 1 000 kilomètres. Mais il existe actuellement des modèles capables de parcourir plus de 1 000 kilomètres », a déclaré début avril Mykhailo Fedorov, ministre ukrainien du Numérique, au journal allemand « Die Welt ».

Réparations longues et coûteuses

Compte tenu de la taille et de l’étendue de son secteur énergétique, il est très difficile pour la Russie de protéger l’ensemble de ses installations. Très récemment, les Ukrainiens ont réussi à endommager le site de Taneco au Tatarstan, l’une des raffineries les plus importantes et les plus modernes de Russie, avec une capacité de production de 360 ​​000 barils de pétrole par jour. Une nouvelle attaque à 1 300 km de la frontière qui montre que Kiev parvient à frapper toujours plus profondément sur le territoire russe et remet en question les capacités des forces armées russes à protéger leur espace aérien.

Cibler des raffineries ou des dépôts de carburant est une manière d’affaiblir les finances russes, mais aussi de déstabiliser l’intérieur du pays. Non seulement les chars, les avions, les véhicules blindés ou les batteries de missiles pourraient manquer de ressources pétrolières, mais les Russes pourraient aussi souffrir à leur tour de pénuries.

Ces grèves auront également des effets à long terme. « Des réparations majeures pourraient prendre beaucoup de temps et d’argent. Les sanctions (imposées par Washington et ses alliés, NDLR) risquent d’augmenter les délais et les coûts d’approvisionnement en pièces détachées», écrivent les services de renseignement britanniques dans leur bulletin.

Conséquences sur le front

Ils ont aussi des conséquences sur le front. Comme la Russie a rapatrié des batteries de systèmes de défense sophistiqués autour des raffineries, les positions russes seront moins protégées, ajoutent les renseignements britanniques. Et les difficultés logistiques que peut engendrer un manque de carburant pourraient entraîner un retard dans l’acheminement des troupes.

Sans surprise, Vladimir Poutine a promis que ces attaques « ne resteraient pas impunies ». Les récentes frappes massives en Ukraine ont notamment endommagé 80 % des centrales thermiques du pays. « Il s’agit de la plus grande attaque contre le secteur énergétique ukrainien », a déclaré le ministre ukrainien de l’Energie, German Galushchenko.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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