Des filtres géants pour capturer jusqu’à 95% de la pollution dans le métro lyonnais
Alors qu’un premier dispositif pour réduire d’un tiers la pollution aux particules fines du métro va être déployé dans l’une des stations les plus polluées, l’exécutif écologiste a annoncé l’expérimentation de ventilateurs géants capables de piéger la quasi-totalité des particules émises lorsque les trains freinent.
Le Figaro Lyonnais
Piéger les particules fines émises par le freinage du métro pour réduire la pollution dans les stations. Le cadre écologiste à la tête du syndicat gérant les transports publics de Lyon (Sytral) vante les résultats d’un dispositif testé depuis deux ans à l’arrêt Saxe-Gambetta. « Les résultats de cette expérience, consistant en des ventilateurs aspirant de l’air au-dessus de filtres retenant les particules fines, ont permis d’obtenir une réduction moyenne de la pollution d’environ 30% », « C’est un véritable chantier de construction », explique Bruno Bernard (EELV) dans un communiqué. Fort de ces résultats, le système de filtre géant développé par l’entreprise allemande MANN+HUMMEL va être transféré et pérennisé à la gare du Vieux-Lyon. Très touristique, elle est aussi la plus polluée de l’agglomération, du fait de sa profondeur de 24 mètres sous terre.
Mais le Sytral voit encore plus grand avec « Ventilateurs XXL » pour capturer encore plus de particules. Cet appareil de la société française Aerophile permet d’aspirer de l’air dans un ioniseur. « Une fois ionisées, les particules sont déviées par un fort champ électrique afin de les capturer, précise Sytral. L’air sortant est ainsi purifié.Economique en entretien, ce procédé naturel ne nécessite ni filtre ni consommable. Il permettrait « dépolluer de très grands volumes d’air»capturer « jusqu’à 95 % de particules fines. » Dans un premier temps, 16 bornes seront déployées sur les quais de la gare de Saxe-Gambetta. En fonction des résultats, elles pourraient être redéployées vers les gares les plus polluées, à savoir Bellecour, Charpennes et Gare de Vaise.
Plus de pollution dans le métro que dans la rue
Malgré les améliorations récentes, l’air reste plus pollué dans les stations de métro que dans la rue. Sur les quais de la station Saxe Gambetta, la concentration de particules fines est 2,5 (PM10) à 4 fois (PM10) plus élevée qu’à l’air libre. Ces concentrations ont toutefois été divisées respectivement par 2 et 3 l’an dernier, grâce à l’automatisation de la ligne B et au passage au freinage électrique, qui n’émet pas de particules. « Les frottements causés par le freinage mécanique des trains sont l’une des principales sources d’émissions de particules », confirme le Sytral.
« Les mesures effectuées depuis la mise en service en juin 2022 ont en effet montré une baisse des concentrations dans l’air comprise entre 20 et 50 % », rappelle Bruno Bernard. L’observatoire Atmo a noté « une amélioration significative de la qualité de l’air au bénéfice des usagers » sur la ligne B, dans les stations comme dans les rames. Une amélioration liée également aux expériences de nettoyage et de purification de l’air.
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Le Sytral souhaite donc déployer ce freinage électrodynamique sur la ligne D. Pour cela, il faudra revoir le pilotage automatique d’ici fin 2026. En attendant, des plaquettes de frein à faibles émissions sont testées sur cette ligne, pour une réduction attendue des émissions de particules de 40%.
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