des femmes toujours en première ligne pour aider un proche
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Dans l’imaginaire collectif, ce sont encore les femmes qui doivent « faire attention ». Prenez soin des enfants mais aussi de vos proches. Parmi les 11 millions d’aidants familiaux en France, 60 % sont des aidants. Ce taux s’élève même à 74 % lorsque les soins deviennent plus contraignants physiquement et psychologiquement, selon une note de l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes de la Fondation des femmes, réalisée en partenariat avec ViveS Média qui précise que La Croix révèle en exclusivité.

Les soignantes sont des mères, des filles, des belles-filles. Lorsque l’aide concerne un parent âgé, c’est le plus souvent (deux fois sur trois) sa fille qui s’occupe de lui. Et lorsqu’il s’agit d’un enfant, ce sont les mères qui s’occupent d’eux dans 75 % des cas, constate l’Observatoire qui s’appuie sur plusieurs enquêtes.

Un investissement qui pèse lourdement sur leur carrière

Les femmes commencent à s’occuper d’un proche en perte d’autonomie vers 39 ans en moyenne, mais elles sont déjà souvent impliquées avant cette date puisque 72 % des jeunes aidants (entre 18 et 25 ans) sont des femmes. « La prestation de soins ne devrait pas être automatiquement associée au sexe féminin. C’est un problème qu’ils soient formatés à partir de petits et assignés à ce rôle, déplore Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes. Une répartition plus équitable des responsabilités entre les femmes et les hommes et un renforcement des services de santé publique et de la solidarité nationale devraient alléger le fardeau qui pèse sur les femmes. »

Ce « hypothèse de genre » conduit les femmes « assumer des tâches plus lourdes que les soignants masculins et porter une charge mentale plus importante », notent les auteurs de la note. Les femmes déclarent donc plus souvent « apporter une aide régulière dans les activités de la vie quotidienne ou un soutien moral » tandis que les hommes apportent plus souvent  » aide financière « . 67% d’entre elles s’occupent des activités domestiques (courses, ménage) contre 60% des hommes ; 44% pour organiser les rendez-vous médicaux contre 33% et 22% pour s’occuper de la toilette et de l’habillage contre 16% des hommes.

Cet investissement pèse sur leur carrière et leur budget. Ainsi, 43 % des aides-soignantes professionnellement actives déclarent avoir modifié leur organisation de travail : 29 % sont passées au temps partiel, contre 13 % des aides-soignants salariés. Un choix, souvent contraint, « de lourdes conséquences financières pour les femmes, le travail à temps partiel étant l’un des principaux facteurs d’inégalité des retraites », rappelle l’Observatoire pour l’émancipation économique des femmes.

Un risque de surmortalité

Pour certains, aider un proche implique même un arrêt de travail plus durable : 80 % des soignants à domicile sont des femmes et 43 % d’entre elles ont dû arrêter de travailler en raison de leur situation. Selon cette note, 19 % des femmes âgées de 55 à 64 ans aident plus de vingt et une heures par semaine, contre 11 % des hommes.

Ces femmes donnent du temps mais aussi de l’argent : 50 % contribuent à soutenir financièrement la personne aidée, même si 9 sur 10 ne reçoivent aucune compensation financière pour leur engagement.

Aider un proche a aussi des conséquences sur la santé et le bien-être : 46% des aidants ressentent une charge mentale « trop ​​important »contre 37% des hommes. « Faute de temps, d’énergie et de moyens, 20 % reportent voire abandonnent leurs soins, avec des conséquences délétères : 60 % des soignants sont exposés à un risque de surmortalité dans les trois ans qui suivent l’apparition de la maladie. leur proche et un tiers des soignants décèdent avant eux. »

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