Des femmes palestiniennes racontent la torture subie dans les prisons israéliennes

Wafa Jarrar a été enterrée – sans ses jambes. Cette Palestinienne de 50 ans avait été amputée d’une jambe en mai alors qu’elle était en détention. Lundi, libre mais hospitalisée, elle est décédée des suites de ses blessures, quelques mois après sa sortie de la prison israélienne où elle était en détention administrative. A l’époque, surprises par sa libération soudaine peu après son arrestation, les groupes de défense des droits palestiniens avaient immédiatement dénoncé une « tentative claire de l’armée israélienne d’éviter d’assumer la responsabilité de ces graves blessures ». Dans des vidéos de son arrestation, la mère marche sur ses deux jambes jusqu’à une jeep israélienne. Depuis sa mort, la question de la négligence médicale refait surface.

C’est d’autant plus douloureux qu’au même moment, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a publié un rapport de 118 pages accusant le gouvernement israélien de poursuivre une politique institutionnalisée de maltraitance et de torture contre tous les détenus. D’anciens prisonniers décrivent des passages à tabac, des violences sexuelles, des rations de famine, le refus de soins médicaux et la privation de besoins fondamentaux tels que l’eau, la lumière du jour, l’électricité et l’assainissement. Des cas d’agressions sexuelles et de sodomie par des gardiens de prison sont également documentés. À tel point que le rapport est intitulé « Bienvenue en enfer ».