La Fédération internationale de l’automobile (FIA), dont le siège est à Paris, et la Fédération internationale de football association (FIFA), qui envisageait de l’installer là-bas, envisagent de quitter la France. « Le système juridique et fiscal ne semble pas adapté à (notre) activités « ont-ils estimé à l’issue d’une réunion mardi 23 avril.
« Même si la France est le berceau du sport automobile, la concurrence internationale, notamment en termes de coût du travail, et la mondialisation du sport fragilisent cette position »explique Xavier Malenfer, directeur des relations institutionnelles et internationales à la FIA, dans un communiqué commun avec la FIFA. « Sans précision, à travers la reconnaissance d’un statut spécifique aux fédérations sportives internationales, il y a peu d’espoir de voir les activités de la FIA se développer davantage, malgré tous les atouts incontestables de Paris »il continue.
Fin 2023, l’exécutif français a tenté de faire voter dans le budget 2024 une loi contenant des dispositions fiscales destinées à attirer en France les fédérations sportives internationales reconnues par le Comité international olympique, au premier rang desquelles celle de football. Depuis juin 2021, la FIFA, créée à Paris en 1904 et dont le siège est à Zurich en Suisse, dispose d’une succursale parisienne. Celle-ci est chargée des relations avec les fédérations et de la coopération technique en faveur du développement du football. La capitale française abrite également un centre d’échange chargé notamment des mécanismes de solidarité. Une première étape avant de déménager l’intégralité de son siège social en France.
Demande de plus de clarté et de visibilité
Pourtant, en décembre 2023, le Conseil constitutionnel a censuré ce régime fiscal avantageux, invoquant l’égalité devant les impôts et remettant ainsi en cause l’installation de ces fédérations.
« L’obstacle majeur identifié à cette attractivité française : l’absence de statut juridique propre pour les fédérations internationales. En droit français, elles ont le statut d’associations et ne peuvent être considérées ni comme des organisations internationales, ni comme des sociétés. Ce qui a des conséquences concrètes sur leurs activités, leur fiscalité et, in fine, sur leur intérêt à être en France. »expliquent la FIFA, la FIA et l’IFAF, la fédération internationale de football américain.
Réunis par Sporsora, qui rassemble les acteurs du sport, lors d’une conférence consacrée au statut des fédérations internationales, ils réclament de la France plus de clarté et de visibilité. « quant au régime juridique, social et fiscal qui leur serait applicable ». « Les fédérations sportives internationales ne demandent pas de privilèges extraordinaires, ni d’être mieux traitées que d’autres types d’organisations, mais pas pires non plus »» conclut Kenny Jean-Marie, qui dirige la branche parisienne de la FIFA.