Son cri de désespoir a déchiré la Fête de l’Humanité. La voix tremblante, au bord des larmes, Falestine Rusrus, directrice du département de français de l’université al-Aqsa de Gaza, est venue témoigner de l’enfer qu’elle a vécu. « Je vis dans le nord de la bande de Gaza. Ils m’ont obligé à déménager vers le sud, juste pour trouver un peu de sécurité pour mes enfants. Nous ne savions pas où aller. Nous nous sommes déplacés d’un endroit à un autre juste pour trouver un endroit sûr. Et puis nous nous sommes retrouvés sans rien à manger, sans eau potable. Nous avons attendu l’aide humanitaire dans les écoles. Nous avons fait de longues files d’attente, juste pour obtenir un litre d’eau potable par semaine, pour six personnes. Voilà comment nous vivons à Gaza. » elle l’a déclaré à l’espace débat du Village du monde.
« Les enfants sont retournés à l’école sous les décombres des maisons »
Au-delà de son cas personnel, Falestine Rusrus a rappelé que « Des enfants ont été abandonnés sous les décombres sans même pouvoir être enterrés. Des familles entières ont été assassinées. « « Assassinés », j’insiste sur le mot. Quand on vous dit que vous pouvez aller dans un endroit en sécurité, mais qu’une fois arrivé, vous êtes bombardé, ce n’est pas une guerre, c’est un crime, un génocide. Les Israéliens responsables de ces crimes de guerre doivent payer. C’est l’humanité qui est assassinée à Gaza.
L’enseignante qu’elle était autrefois est également venue nous rappeler l’effondrement du système éducatif. « Je suis professeur de français depuis 2006. Durant toutes ces années, j’ai toujours essayé, auprès des générations successives de Palestiniens, de semer l’espoir, la liberté. Je leur ai dit : « Parler français, c’est parler de soi, s’exprimer, voyager, aller voir le monde, vivre. » Voilà le sens. Mais aujourd’hui, il n’y a plus d’universités à Gaza. Tout le système éducatif est complètement détruit. Il n’y a plus d’écoles, plus de crèches. Il n’y a plus rien du tout. Et pourtant, si vous regardez sur les réseaux sociaux, vous verrez la détermination du peuple palestinien, dont les enfants ont commencé l’école sous les décombres de leurs maisons…
Le courage et la résilience des Palestiniens ont transparu tout au long du témoignage de Falestine Rusrus. « On nous dit : « Partez, vous n’avez aucun droit d’être ici ! Mais c’est notre pays, notre terre. Les Palestiniens méritent vraiment d’être félicités. Après une histoire d’occupation qui dure depuis plus de soixante-seize ans, nous insistons toujours sur le droit à la liberté, le droit du peuple. Je ne sais pas quelle génération verra le jour où la Palestine célébrera son indépendance et sa liberté. J’aimerais que mes enfants voient ce jour.
Pour des informations gratuites sur la Palestine
Nous avons été l’un des premiers médias français à défendre le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable dans le respect des résolutions de l’ONU. Et nous avons inlassablement défendu la paix au Moyen-Orient. Aidez-nous à continuer de vous informer sur ce qui s’y passe. Grâce à vos dons.
Je veux en savoir plus !
New Grb1