« Des établissements pseudo-restaurants qui s'installent pour une saison » : les restaurateurs de l'Ariège dénoncent l'arrivée d'une concurrence « illégale »
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« Des établissements pseudo-restaurants qui s’installent pour une saison » : les restaurateurs de l’Ariège dénoncent l’arrivée d’une concurrence « illégale »

« Des établissements pseudo-restaurants qui s’installent pour une saison » : les restaurateurs de l’Ariège dénoncent l’arrivée d’une concurrence « illégale »

l’essentiel
Face aux restaurants éphémères et aux hébergements Airbnb, les professionnels de l’hôtellerie-restauration en Ariège réclament une application stricte de la loi pour préserver leurs activités et la qualité de l’offre touristique.

« C’est de la concurrence déloyale ! » Face à l’explosion des restaurants éphémères et des Airbnbs « sauvages », les professionnels de l’hôtellerie-restauration en Ariège haussent le ton.

« On a remarqué qu’il y avait de plus en plus, dans les petites villes touristiques comme Tarascon, Mirepoix, Foix… des établissements pseudo-restaurants qui s’installent pour une saison. Cette augmentation de l’offre se fait au détriment des locaux qui investissent tout au long de l’année », tonne Garcia Bernard, à la tête de l’hôtel La Maison des Consuls à Mirepoix, devenu en 2021 le premier et unique hôtel 4 étoiles du pays. Ariège.

« Il faut la haute saison pour compenser »

Pour ce professionnel, ces restaurateurs de passage mettent en danger la pérennité des « habitués ». « Nous payons notre personnel, nos impôts et autres charges toute l’année. Nous avons besoin de la haute saison pour compenser la saison hivernale, qui est très difficile. Comme on dit ici : l’été est court et l’hiver est dur », poursuit Garcia Bernard. Thésauriser avant l’arrivée de la bise devient donc un véritable défi pour certains restaurateurs face à la multiplication de ces commerces qui fleurissent en début de saison et disparaissent avant l’hiver.

« Il y a une dispersion de la clientèle dans ces établissements qui sont parfois à la limite de la légalité », poursuit-il. Dans sa ligne de mire, certaines pizzerias ou encore kebabs. « Ils louent un logement pour trois ou quatre mois, puis disparaissent. Il arrive même qu’ils partent sans payer le loyer», s’insurge-t-il. Quant aux food trucks, ces camions de restauration ambulants à la mode, ils souffriraient eux aussi de cette concurrence déloyale. « Ces derniers se déplacent d’un endroit à un autre parce que c’est leur modèle économique, ils ne sont pas illégaux. La plupart d’entre eux disposent de tous les agréments nécessaires », insiste Garcia Bernard.

« Ce que nous demandons, c’est le respect des règles pour chacun »

Ainsi, dans une tribune, des représentants de l’hôtellerie-restauration en Ariège, Gianni Palmerio, le président de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie du département (UMIH09), et Xavier Fuentes, propriétaire de l’hôtel-restaurant Bellevue à Tarascon, a pris position aux côtés de Garcia Bernard pour demander aux collectivités de prendre ce problème à bras-le-corps.

« Je me doute que les mairies nous diront que c’est difficile de faire le tri. Mais pour nous, la solution est simple : il suffit d’appliquer la loi en exigeant une autorisation d’exploitation et une licence de restauration. Il faut renforcer les contrôles. Tout ce que nous demandons, c’est le respect des règles pour chacun », insiste Garcia Bernard. Les signataires de cette tribune estiment que la qualité de l’offre touristique et de restauration en Ariège est en jeu.

« Aujourd’hui, une épicerie qui vend quatre morceaux de fromage et trois tranches de jambon installera une table et quatre chaises dès qu’il fera beau même si elle n’a pas d’autorisation », constate-t-il. Une injustice qui pourrait conduire à une raréfaction de l’offre de qualité au profit d’une offre plus médiocre. « Sur la saison estivale, on estime entre 10 % et 15 % de manque à gagner », chiffre le professionnel.

« L’hôtellerie classique souffre »

Un autre secteur qui souffre de cette distorsion de concurrence est l’hôtellerie. « S’il existe des standards pour les meublés de tourisme, on observe une multiplication des hébergements de type Airbnb ou Booking. Ils achètent une maison et louent deux ou trois pièces grâce à des annonces sur Internet, sans tenir compte de toute déclaration fiscale ou autre. Les hôtels classiques en souffrent», dénonce le professionnel.

Une concurrence qui met également à mal l’offre de location, notamment en haute saison. « Nous avons de la difficulté à loger nos travailleurs saisonniers. La majorité des propriétaires préfèrent louer via ces plateformes plutôt que sur du long terme », ajoute-t-il. Pour Garcia Bernard, une régulation et un contrôle, comme dans les autres villes touristiques, sont nécessaires.

Pour rappel, ce forum fait suite à une saison de hauts et de bas que vient de traverser le secteur de l’hôtellerie-restauration. « La météo n’a pas été favorable, sans oublier le contexte politique et économique. Résultat, le mois de juillet a été catastrophique », analyse Garcia Bernard. Quant aux mois d’août et septembre, ils n’ont pas rattrapé le déficit. Les professionnels de l’Ariège estiment ainsi la baisse de leur chiffre d’affaires à plus de 15 %.

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