Des enquêtes à prendre avec des pincettes
« Une énigme à l’intérieur d’un secret entouré d’un mystère » : la célèbre formule de Winston Churchill s’applique bien à cette élection américaine de 2024. Car, entre Kamala Harris et Donald Trump, les sondages – seul thermomètre disponible – se situent presque tous dans la marge d’erreur. Ainsi le site de référence américain, FiveThirtyEight (538, soit le nombre de délégués du collège électoral) donne fin octobre aux deux candidats le même pourcentage de voix : 48 %.
Ce site présente l’avantage d’agréger les résultats de nombreux instituts en les pondérant avec des indicateurs comme la participation. Une égalité parfaite ? Non, car si l’on considère le niveau national, le candidat démocrate l’emporterait. Estimé fin août à 3,7% de plus que Trump, son avantage ne serait que de 1,5%, un écart jugé insuffisant pour lui offrir les 270 délégués nécessaires dans un collège électoral où sept États feront la différence : Arizona, Nevada, Caroline du Nord. , Géorgie, Wisconsin, Michigan et Pennsylvanie.
Les sites de paris en ligne sont confondus à tort avec des sondages, comme Polymarket qui attribue 60% des voix à Trump
Trop d’incertitudes
Dans ces Etats, les sondages se situent tous dans la marge d’erreur. Certains donnent Harris en tête avec une décimale d’avance, d’autres donnent Trump, ce dernier bénéficiant d’une amélioration en fin de campagne après le bon mois d’août pour son adversaire démocrate. Mais trop de facteurs brouillent le paysage : on oublie ainsi trop souvent que trois « petits » candidats – l’écologiste Jill Stein, le libertaire Chase Oliver, l’indépendant Cornel West – peuvent influencer un résultat qui sera décidé par quelques milliers de personnes. voix.
Il faut aussi permettre les manipulations. Les élections de 2016 ont déjà vu un État étranger (la Russie) tenter d’interférer. Et les sites de paris en ligne sont confondus à tort avec des sondages, comme Polymarket qui attribue 60 % des voix à Trump et dont la prédiction est reprise sur le réseau X (ex-Twitter) appartenant au milliardaire Elon Musk, partisan de Trump. Ajoutons qu’en 2020, les sondages se sont lourdement trompés en promettant à Joe Biden un succès bien supérieur à celui qu’il avait obtenu.