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Des élus de Polynésie reçus en Azerbaïdjan pour préparer la « décolonisation » du territoire français

Le Parlement de l’Etat autocratique du Caucase, accusé par le gouvernement français d’ingérence dans la crise en Nouvelle-Calédonie, reçoit ce jeudi des élus polynésiens pour évoquer les « défis et perspectives » de ce territoire d’outre-mer.

Dans ses tentatives de déstabilisation des territoires français d’outre-mer, l’Azerbaïdjan persiste et signe. Alors que le gouvernement français accuse l’État autocratique du Caucase d’ingérence dans les émeutes qui secouent la Nouvelle-Calédonie depuis deux semaines, le Parlement de Bakou a invité ce jeudi les élus polynésiens à une conférence sur le « décolonisation » de leur territoire. La réunion, intitulée « Droit de la Polynésie française à la décolonisation : enjeux et perspectives »doit réunir les chefs de commissions et les secrétaires du Parlement de Polynésie française, ainsi que les dirigeants du parti au pouvoir, Tavini Huira’atirak, indique l’agence de presse officielle azérie.

La tête de liste LR pour les européennes François-Xavier Bellamy s’est indignée mercredi face à la tenue de cette conférence, au moment où le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin accusait clairement le régime pro-russe de Bakou d’avoir fait exploser les braises de colère en Nouvelle-Calédonie. « Combien de temps encore l’État laissera-t-il Aliyev œuvrer pour fracturer la France ?a écrit l’eurodéputé sur Certains sont même allés jusqu’à brandir le portrait de l’autocrate Ilham Aliev, le président azéri.

« Séparation des pouvoirs »

Contactée par nos soins, l’ambassade d’Azerbaïdjan à Paris souligne que « ce n’est pas le gouvernement qui est à l’initiative de cette conférence » et rappelle le principe de «séparation des pouvoirs ». «Quand au Sénat, les élus LR reçoivent des représentants arméniens séparatistes (terme utilisé par l’Azerbaïdjan pour désigner les autorités du Haut-Karabakh, que Bakou a reconquis en septembre dernier, ndlr), ce n’est pas le gouvernement français qui les reçoit, donc l’Azerbaïdjan. ne voit aucune ingérence dans ses affaires intérieures », fait valoir la représentation diplomatique. « Il est donc temps que ce faux procès de prétendue ingérence cesse ». Il convient toutefois de noter que l’Azerbaïdjan dispose d’un système législatif monocaméral et que le parti au pouvoir, celui de l’actuel chef de l’Etat Ilham Aliyev, détient une écrasante majorité.

Ces derniers mois déjà, des élus français d’outre-mer avaient été invités, tous frais payés, à Bakou pour participer à des tables rondes sur « Le colonialisme français ». Des initiatives que l’Azerbaïdjan justifie par son statut de membre du Mouvement des non-alignés, dont il a assuré le secrétariat général de 2019 jusqu’en janvier dernier. Cette organisation créée en 1961 à Belgrade entre des pays ne souhaitant se ranger ni derrière les Etats-Unis ni derrière l’URSS, a aujourd’hui muté pour devenir un club anti-occidental.

Réagissant aux propos de Gérald Darmanin mi-mai, l’Azerbaïdjan a néanmoins jugé les accusations d’ingérence « sans fondement », et a qualifié les propos du ministre de l’Intérieur de« insultant ». « Nous nions tout lien entre les dirigeants de la lutte pour la liberté calédonienne et l’Azerbaïdjan »a assuré la diplomatie azerbaïdjanaise, fustigeant « une campagne de calomnie » dirigé par Paris.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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