Des écologistes déposent un recours auprès du Conseil d’État pour incompatibilité entre les fonctions de ministre et de député
Dix-sept ministres démissionnaires ont pu voter à l’Assemblée comme députés lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale. Un vote qui « contrevient à l’esprit de la Constitution », dénoncent les écologistes.
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La pression s’accentue. Les écologistes ont déposé jeudi 25 juillet une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) auprès du Conseil d’Etat, visant à prouver que la loi organique qui organise « incompatibilité » entre un mandat de député et des fonctions ministérielles « contrevient à l’esprit de la Constitution. »
Les Verts ont lancé cet appel après que 17 ministres démissionnaires du gouvernement Attal ont pu voter à l’Assemblée en tant que députés, mais continuent de gérer les affaires courantes et de prendre des décrets.
Alors que LFI et le PS ont déjà déposé des recours contre le vote des ministres-députés auprès du Conseil constitutionnel, qui s’est déclaré incompétent, « Nous essayons de trouver une autre voie » à lui de trancher, a expliqué la députée écologiste Léa Balage, qui a déposé le recours. Si le Conseil d’Etat juge cette QPC recevable, il la transmettra au Conseil constitutionnel.
Cette QPC s’appuie sur le recours d’une association en annulation d’un décret dit « Données opérationnelles de cyberdéfense », pris par le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin le 19 juillet, alors qu’ils étaient tous deux députés, concernant le traitement automatisé de données personnelles.
Léa Balage rappelle que l’article 23 de la Constitution dispose que « les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire ». Mais une loi organique (LO153) du 17 novembre 1958 précise les conditions de cette incompatibilité, expliquant qu’être ministre et député n’est pas incompatible si le gouvernement démissionne dans le mois qui suit le début du cumul des deux fonctions.
Pour Léa Balage, cette loi organique « Elle ne respecte pas la Constitution ». « Cette loi organise les choses lorsque des députés deviennent ministres, mais pas lorsque des ministres deviennent députés »elle a expliqué. Et « Cela montre que la Ve République est fragile, qu’elle n’a pas tout prévu. Il faut réparer les faiblesses de la Ve République. Il y a un trou dans le racket de la séparation des pouvoirs. »