Mohammed Al-Fayed, le riche propriétaire des magasins Ritz et Harrods à Londres, était un prédateur sexuel, selon les accusations explosives portées par cinq femmes interrogées par la BBC dans une série de documentaires diffusés le 19 septembre. Elles affirment avoir été agressées à plusieurs reprises, mais aussi violées (dont certaines étaient mineures au moment des faits), par cet ami des puissants et des stars, père de Dodi Al-Fayed, le dernier amant de Diana, mort avec elle dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma à Paris en 1997.
Depuis, les révélations se succèdent sur la conduite de cet homme d’affaires égyptien, décédé en 2023 à l’âge de 94 ans. De plus en plus de femmes, toutes employées de Harrods entre les années 1980 et le début des années 2000, ont contacté la BBC pour témoigner d’agressions sexuelles.
Le samedi 21 septembre, Bruce Drummond, avocat chez New Bailey Chambers et membre de l’équipe défendant 37 victimes présumées de Mohammed Al-Fayed, a déclaré à BBC Radio 4 que 150 nouvelles enquêtes individuelles ont été ouvertes depuis la révélation de la nouvelle par la chaîne publique britannique. Parmi celles-ci : « probablement le pire cas d’exploitation sexuelle de jeunes femmes au monde » affirme l’avocat, qui lors d’une conférence de presse la veille, en présence de victimes, avait comparé l’homme d’affaires au producteur américain Harvey Weinstein.
Les faits se seraient déroulés, selon des témoins, dans l’appartement londonien du milliardaire, lors de ses voyages à Dubaï, au Ritz à Paris ou encore dans la villa Windsor, en bordure du bois de Boulogne. Cette ancienne résidence de l’éphémère roi Édouard VIII (qui a abdiqué après onze mois de règne) avait été acheté par Mohammed Al-Fayed au milieu des années 1980.
La « proie la plus fragile »
« J’ai clairement fait savoir que je ne le voulais pas. Je n’ai pas donné mon consentement, je voulais juste qu’il en finisse. » « C’est une histoire vraie », raconte l’une des cinq femmes du documentaire de la BBC qui accuse M. Al-Fayed d’un viol dans son appartement de Park Lane. La plupart des victimes présumées ont témoigné sous des noms d’emprunt ou ont préféré garder l’anonymat. Une autre, Gemma, a également travaillé comme assistante personnelle de l’homme d’affaires entre 2007 et 2009. Elle dit avoir été violée dans la villa de Windsor. Natacha, qui a témoigné lors de la conférence de presse de vendredi avec ses avocats, dit avoir été testée pour le VIH et les infections sexuellement transmissibles par la direction de Harrods, mais n’a jamais reçu les résultats.
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