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Des dizaines de corps supplémentaires découverts dans la ville de Gaza

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés à un bâtiment de l’UNRWA dans le quartier d’Al-Sinaa, à l’ouest de la ville de Gaza, après le retrait de l’armée israélienne de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 12 juillet 2024. (Omar AL-QATTAA / AFP)

Une quarantaine de corps ont été découverts vendredi dans deux quartiers de la ville de Gaza, ciblés par des opérations militaires israéliennes, selon la Défense civile palestinienne, après que Joe Biden a fait état de « progrès » dans les discussions pour une trêve.

Au dixième mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les combats continuent du nord au sud de la bande de Gaza, notamment dans la ville éponyme.

Les médias du Hamas ont fait état de « plus de 70 frappes aériennes » dans le territoire palestinien assiégé, où le ministère de la Santé a déclaré que « 32 martyrs, en majorité des enfants et des femmes, ont été transférés vers des hôpitaux » dans la nuit.

« Des corps sur les routes »

Des Palestiniens évacuent des corps retrouvés sous les décombres ou dans la rue dans le quartier d’Al-Sinaa, à l’ouest de la ville de Gaza, après le retrait de l’armée israélienne, en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 12 juillet 2024. (Omar AL-QATTAA / AFP)

Au sud-ouest de la ville de Gaza (nord), « une quarantaine de martyrs » ont également été découverts vendredi dans les districts de Tal al-Hawa et al-Sinaa, selon la Défense civile, faisant état de dizaines d’autres corps « sur les routes et dans les décombres ».

Jeudi, une soixantaine de corps avaient déjà été découverts sous les décombres à Choujaïya, un quartier de l’est, après la fin d’une vaste opération israélienne qui a ravagé la zone, selon la même source.

Des témoins et un correspondant ont vu des soldats se retirer de certains quartiers de la ville de Gaza. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.

Dans le quartier d’Al-Rimal, l’armée israélienne a laissé derrière elle « des destructions massives et des bâtiments incendiés », a déclaré vendredi à l’AFP Tariq Ghanem, un enseignant de 57 ans.

Photo publiée par l’armée israélienne le 11 juillet 2024 montrant un char de combat israélien en opération dans la bande de Gaza ( – / Armée israélienne/AFP )

L’armée a appelé mercredi à l’évacuation de tous les habitants de la ville de Gaza, soit entre 300.000 et 350.000 personnes, selon l’ONU.

« J’ai été déplacée quatre fois », explique Oum Ihab Arafat, assise sur un tas de sable entourée de ses enfants. « Je veux une trêve totale pour que nous puissions rentrer chez nous », ajoute-t-elle.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué dans un communiqué avoir reçu « des centaines d’appels ces derniers jours de personnes appelant désespérément à l’aide » à Gaza.

« Des familles entières sont prises au piège et cherchent désespérément la sécurité », a déclaré le CICR.

Dans le centre-ville de Gaza, un correspondant de l’AFP a vu des bâtiments calcinés, d’autres gravement endommagés ou complètement rasés, avec en arrière-plan le bourdonnement incessant des drones israéliens.

Dans le sud, l’armée israélienne a indiqué qu’elle poursuivait ses opérations à Rafah, où elle a « éliminé de nombreux terroristes au corps à corps et par des frappes aériennes ».

Des avions israéliens ont ciblé des sites de lancement de missiles à Beit Hanoun (nord) après avoir tiré vers le sud d’Israël, selon la même source.

Appel à la libération des otages

Un Palestinien dans les décombres du quartier de Shujaiya après le retrait de l’armée israélienne, dans l’est de la ville de Gaza, le 10 juillet 2024 (Omar AL-QATTAA / AFP)

Alors que la frontière israélo-libanaise est le théâtre d’affrontements quotidiens entre Israël et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, les sirènes ont de nouveau retenti vendredi dans le nord d’Israël. Un projectile tiré depuis le Liban est tombé sur un champ découvert en Israël, sans faire de blessés, selon l’armée.

La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza vers le sud d’Israël, qui s’est soldée par la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur les 251 personnes enlevées, 116 sont toujours détenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée.

« Le Hamas et les autres groupes armés doivent libérer immédiatement et sans condition tous les otages civils », a appelé vendredi Amnesty International. « La prise d’otages est un crime de guerre. »

Une Palestinienne tient un enfant dans ses bras dans un camp de déplacés à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 juillet 2024. (Eyad BABA / AFP)

En réponse à l’attaque du 7 octobre, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive qui a jusqu’à présent tué 38.345 personnes, principalement des civils, a déclaré jeudi le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

La situation dans le territoire assiégé est désastreuse : l’aide humanitaire attend du côté palestinien du checkpoint de Kerem Shalom (sud). L’ONU et Israël se rejettent mutuellement la responsabilité du blocage des distributions.

Sur le plan diplomatique, les efforts sous l’égide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis ont été relancés pour avancer vers un cessez-le-feu et la libération des otages.

« Questions complexes »

« Ce sont des questions difficiles et complexes. Il reste des lacunes à combler. Nous progressons. La tendance est positive », a déclaré vendredi le président américain Joe Biden.

Entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza (Omar KAMAL / AFP)

Concernant les négociations indirectes en cours, Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré vendredi que son mouvement avait proposé un « gouvernement non partisan avec des compétences nationales » pour diriger Gaza et la Cisjordanie après la guerre.

Jeudi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rencontré le chef de la délégation israélienne de retour de Doha, David Barnea, directeur du Mossad (renseignements étrangers) pour faire le point sur l’avancement des discussions, selon un communiqué officiel.

Selon la même source, une délégation conduite par le chef du Shin Bet (sécurité intérieure), Ronen Bar, devait se rendre jeudi soir au Caire pour poursuivre les discussions.

Une femme palestinienne, un enfant dans les bras, dans un camp de personnes déplacées à Khan Younis, au sud de la bande de Gaza, le 11 juillet 2024 (Eyad BABA / AFP)

Le Hamas a annoncé dimanche une concession, affirmant qu’il accepterait de négocier la libération des otages en l’absence d’un cessez-le-feu permanent avec Israël, ce qu’il avait toujours exigé.

M. Netanyahu a toujours dit vouloir continuer la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne, et la libération de tous les otages.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides

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