des disgrâces en cascade au sommet de l’armée
La vague d’arrestations touchant le sommet de l’armée russe a fait une nouvelle victime : le général Vadim Chamarine, chef d’état-major adjoint chargé des communications, a été placé en détention provisoire par un tribunal militaire, mercredi 22 mai. , il est accusé d’avoir « a accepté un pot-de-vin particulièrement important »des faits pour lesquels il risque jusqu’à quinze ans de prison.
Dans la soirée, un autre nom a été cité par les médias d’Etat, celui de Vladimir Verteletski, chef du service des approvisionnements du ministère, arrêté pour les mêmes chefs d’accusation. La veille, un autre général avait été arrêté, cette fois sous l’accusation de » fraude « . Ivan Popov, ancien commandant de la 58e armée, est devenu célèbre en Russie pour avoir vertement critiqué, au cours de l’année 2023, les erreurs du commandement dans la campagne d’Ukraine. Connu pour prendre soin de ses hommes, il était apprécié des troupes.
Les cas des généraux Chamarine et Popov montrent que la campagne d’arrestation dépasse le cercle restreint des responsables du ministère de la Défense pour s’étendre à l’état-major et aux officiers supérieurs. Cette campagne a débuté le 23 avril avec l’arrestation spectaculaire du vice-ministre de la Défense, Timour Ivanov, responsable de projets pharaoniques comme la reconstruction de la ville ukrainienne de Marioupol. Cette arrestation a été suivie de celle du responsable du personnel du ministère, Youri Kouznetsov, et de plusieurs partenaires commerciaux civils de ces deux hommes.
Arrestations sélectives
Si peu de détails sont donnés, les enquêteurs ne relient pas ces différents dossiers, du moins publiquement. « La lutte contre la corruption est un travail continu, ce n’est pas une campagne », a également commenté jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. En fait, le caractère sélectif de ces arrestations ne leur donne pas l’apparence d’une purge généralisée, comme le font parfois les services de sécurité auprès de hauts fonctionnaires et élus.
Reste que ces annonces posent question : jusqu’à la disgrâce de M. Ivanov, dont on connaissait depuis longtemps le train de vie coûteux, aucune arrestation n’avait eu lieu au sein de l’armée, ni depuis le début de la guerre en Ukraine, ni même après la révolte menée par Eugène Prigojine, le chef de la milice Wagner, que certains généraux avaient reçu avec bienveillance ou, du moins, passivité. De plus, ces arrestations s’accompagnent de mouvements au sommet du ministère de la défense, où plusieurs hauts responsables ont été limogés, dont un autre vice-ministre, Rouslan Tsalikov.
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