TRIBUNE
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Ce geste de l’armée israélienne, qui a planté hier son étendard au sud du Liban, s’inscrit dans une longue histoire qui lie drapeaux, appropriations territoriales et conquêtes militaires, explique l’historien Florian Besson.
A l’occasion des « Rendez-vous de l’histoire », qui se tiennent à Blois du 9 au 13 octobre 2024, des journalistes de Libérer invitent une trentaine d’historiens à porter un regard différent sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 10 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.
L’image a immédiatement fait le tour des réseaux sociaux : des soldats israéliens plantant un drapeau dans le village libanais de Maroun el-Ras. On pense bien sûr avant tout à des échos célèbres de l’histoire contemporaine en général et des guerres mondiales en particulier – les soldats américains à Iwo Jima (1945), les soldats soviétiques à Berlin.
Les soldats de Tsahal jouent sans doute, consciemment ou non, avec ces images qui habitent largement l’imaginaire collectif, et qui font du drapeau planté le signe de la fin d’une bataille. Mais le geste de s’approprier un espace en y plantant un drapeau vient bien plus loin : il remonte au Moyen Âge et, notamment, à la période des Croisades (1096-1291).
« C’était une coutume dans notre armée, dès qu’on hissait la bannière d’un Franc