des critiques contre le salaire de Carlos Tavares
La rémunération du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, pourrait atteindre jusqu’à 36,5 millions d’euros pour l’année 2023 si les actionnaires l’approuvent. Mais une agence de conseil les invite à voter contre.
L’agence américaine de conseil aux investisseurs Glass Lewis a recommandé dans une note aux actionnaires de Stellantis de voter « contre » la rémunération du directeur général du groupe automobile, Carlos Tavares.
Cette rémunération pourrait atteindre jusqu’à 36,5 millions d’euros pour l’année 2023. Les actionnaires doivent se prononcer lors de l’assemblée générale des actionnaires du groupe convoquée le 16 avril.
« Nous pensons qu’une augmentation significative de la rémunération cible des dirigeants dans un contexte de licenciements massifs peut conduire à une disparité entre la rémunération des dirigeants et l’expérience des parties prenantes » (clients, fournisseurs, actionnaires, salariés, banques, ndlr), peut-on lire dans le Note de Glass Lewis révélée samedi par Le monde et que l’AFP a pu consulter.
Selon l’article du Monde, deux autres cabinets de conseil, ISS (International Shareholder Services) et Proxinvest, se seraient accordés dans le même sens.
Une prime de performance de 10 millions d’euros
La rémunération de Carlos Tavares pourrait à terme atteindre 36,5 millions d’euros pour 2023 grâce à une prime de performance de 10 millions d’euros pour la « transformation » du groupe créé en 2021, selon le rapport financier de l’entreprise.
Une prime que l’agence juge insuffisamment justifiée : « Nous sommes généralement sceptiques quant à tout type de prime supplémentaire récompensant des individus pour des actions que nous considérons comme intrinsèques aux fonctions de manager. »
De telles compensations « pourraient susciter des inquiétudes de la part des actionnaires », note également l’agence, soulignant que Stellantis « a commencé à licencier des milliers d’employés supplémentaires à Détroit, Toledo et Ohio, aux Etats-Unis ».
« En conséquence, nous ne pensons pas que le rapport de rémunération de l’entreprise mérite à ce stade le soutien des actionnaires », conclut l’agence, recommandant de voter « contre », comme elle l’a fait pour la rémunération de l’entreprise. année 2022.
Un montant « excessif »
Cette analyse rejoint celle de deux autres grandes agences de conseil citées samedi dans un article du Monde, Proxinvest et ISS. Ce dernier « estime les émoluments du directeur général du groupe automobile à 42 millions d’euros pour 2023 (…) Un montant qu’il juge ‘excessif’ par rapport à celui de ses pairs », écrit le quotidien.
Classé parmi les patrons les mieux payés du CAC 40, Carlos Tavares s’est attiré en 2022 les foudres d’Emmanuel Macron, qui a jugé le montant « astronomique » de sa rémunération, validée par les actionnaires en 2023, « choquant et excessif ». lors d’un vote consultatif pour un montant pouvant aller jusqu’à 23,5 millions d’euros.
Le quatrième groupe automobile mondial, Stellantis (marques Peugeot, Fiat et Dodge) a enregistré l’an dernier un nouveau bénéfice record de 18,6 milliards d’euros, en hausse de 11% par rapport à 2022.