des conséquences en cascade pour les universités, à moyens constants
Un remaniement est attendu au sein des universités pour mettre en œuvre la réforme de la formation des enseignants, dévoilée vendredi 5 avril par Emmanuel Macron. En annonçant la création de « les écoles normales du 21ee siècle « il a relevé que les concours de recrutement des enseignants du premier et du deuxième degré auront lieu à bac + 3 à partir de 2025. Depuis 2022, ces concours sont placés en fin de master, à bac + 5. Les universités seront également chargées des cours ouverts. licences de préparation à l’enseignement scolaire, directement accessibles après le baccalauréat, avec « Français, mathématiques, géographie, histoire »a indiqué le chef de l’Etat.
Dans la bouche d’Emmanuel Macron, l’équation est simple : pour ouvrir ces nouvelles licences, les universités devront fermer d’autres formations. « L’objectif de cette réforme est d’ouvrir ces secteurs universitaires (…) et de le faire en fermant aussi d’autres secteurs qui ont moins de débouchés »a-t-il déclaré.
Sa mise en pratique s’avérera très difficile. « Il faut d’abord identifier les secteurs qui n’ont pas de débouchés, ce qui n’est pas si simple. Ensuite, si c’est le cas, il faut veiller à ce que les enseignants puissent se recycler »souligne Dean Lewis, président de l’Université de Bordeaux et vice-président de l’association France Universités. « Dans mon université, je ne vois pas quelle licence il faudrait fermer selon ce critère »il insiste.
La réforme appliquée à la rentrée 2025
Les questions sont nombreuses et les réponses très partielles, en vue d’appliquer cette réforme à la rentrée 2025. « Je ne vois pas comment on pourrait dire par exemple : « On ferme la licence de psychologie pour ouvrir une licence de préparation aux professeurs des écoles. » Notre potentiel éducatif n’est pas extensible ! »souligne Dean Lewis.
Qui seront donc les premiers étudiants à suivre cette nouvelle filière qu’Emmanuel Macron qualifie de « préparation intégrée » ? Sur Parcoursup, la période de candidature est clôturée depuis le 4 avril, sans qu’il soit possible de savoir si le vivier de candidats sera suffisant au sein des 87 cours préparatoires aux enseignements scolaires (PPPE) qui ont été progressivement créés depuis 2021. Dans cette filière de licence , basé sur un partenariat entre une université et un lycée, les étudiants partagent leur temps de cours entre les deux établissements dans le but d’intégrer ensuite un master en « enseignement, éducation et formation » (MEEF).
L’Elysée indique, sans préciser comment, que ces PPPE pourront accueillir davantage d’étudiants dès cette année, « en ouvrant le champ ». Selon nos informations, les universités qui proposent déjà des PPPE ont été très récemment interrogées par le ministère pour savoir si elles pouvaient augmenter leurs capacités d’accueil dès 2024. Cet effort supplémentaire pour les universités, à budget constant, risque de créer des troubles au sein du milieu enseignant et administratif. personnel, qui est en sous-effectif.
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