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Des civils tués, une mosquée détruite… Ce que l’on sait de la frappe contre une école à Gaza

Des civils tués, une mosquée détruite… Ce que l’on sait de la frappe contre une école à Gaza

Une frappe aérienne israélienne a été lancée samedi 10 août sur une école de Gaza, tuant plus de 90 personnes, dont des femmes et des enfants. L’armée israélienne affirme que le site abritait des terroristes.

Ce samedi 10 août, la Défense civile de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement palestinien Hamas a affirmé que 93 personnes étaient mortes dans des frappes israéliennes sur une école de la ville de Gaza.

Située au centre-ville, l’école coranique al-Tabi’een a été touchée dans la nuit de vendredi à samedi et servait d’abri à environ 250 personnes déplacées, en majorité des femmes et des enfants, selon des sources médiatiques gouvernementales du Hamas.

• Israël cible les « terroristes »

Selon l’armée israélienne, l’école aurait été utilisée comme centre de commandement pour des « terroristes ». X a rapporté que « le complexe et la mosquée (…) servaient d’installations militaires pour le Hamas et le Jihad islamique », utilisées pour « mener des attaques terroristes ».

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l’agence de presse britannique Reuters que près de 350 familles avaient trouvé refuge dans le complexe, parmi des centaines de milliers de Palestiniens déplacés de leurs maisons par l’offensive israélienne sur Gaza. L’étage supérieur, où vivent les familles, et l’étage inférieur, utilisé comme mosquée, ont été touchés, a-t-il précisé.

Au moment des frappes, des personnes à l’intérieur de l’enceinte de l’école effectuaient la prière de l’aube, a indiqué à l’AFP un secouriste. Réveillé par les explosions, Sakr, un habitant de Gaza-ville, a vu plusieurs « corps d’enfants éparpillés dans la rue ».

• Des femmes et des enfants parmi les victimes

Ces frappes, dont le bilan ne peut être vérifié de manière indépendante, sont parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque inédite du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, selon les données fournies par le mouvement islamiste.

Selon la Défense civile de Gaza, 93 personnes ont péri dans les frappes israéliennes, dont onze enfants et six femmes. « Des dizaines de personnes ont été blessées, dont certaines sont en soins intensifs, et il y a de nombreuses parties de corps non identifiées et des personnes disparues », a ajouté l’organisation.

De son côté, l’armée israélienne a indiqué que les chiffres fournis par le Hamas ne correspondaient pas aux informations de l’armée israélienne. « La frappe a été menée avec trois petites munitions précises qui ne peuvent pas causer l’ampleur des dégâts dont parlent les Palestiniens », a déclaré à X le lieutenant-colonel israélien Nadav Shoshani, sans fournir de chiffres.

• De nombreuses réactions internationales

Ce samedi, la Turquie a qualifié la frappe israélienne de « nouveau crime contre l’humanité », dénonçant les intentions de « sabotage » de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Israël a commis un nouveau crime contre l’humanité en massacrant plus d’une centaine de civils qui s’étaient réfugiés dans une école », écrit le ministère, qui dénonce, « une fois de plus », la volonté de Benjamin Netanyahu de « saboter les négociations sur un cessez-le-feu ».

« Cette attaque montre une fois de plus que le gouvernement Netanyahu veut saboter les négociations sur un cessez-le-feu permanent », a déclaré le ministère turc.

« Les acteurs internationaux qui ne prennent aucune mesure pour arrêter Israël sont complices de ces crimes », a-t-il ajouté.

Sur X, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, s’est dit « horrifié » par cette frappe meurtrière. « Horrifié par les images d’une école de Gaza utilisée comme abri, touchée par une frappe israélienne, qui aurait fait des dizaines de victimes palestiniennes. Au moins 10 écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n’y a aucune justification à ces massacres », a écrit Josep Borrell sur X.

Dans un second message, il a condamné l’opposition du ministre israélien Bezalel Smotrich à un accord dans la bande de Gaza. « Un cessez-le-feu est le seul moyen de mettre fin au massacre des civils et d’obtenir la libération des otages », a-t-il conclu.

« Le Hamas doit cesser de mettre en danger les civils. Israël doit se conformer au droit international humanitaire », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, sur X. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat pour protéger les civils, libérer tous les otages et mettre fin aux restrictions sur l’aide », a-t-il ajouté.

En France, le ministère des Affaires étrangères a condamné « avec la plus grande fermeté » la frappe israélienne. « Depuis plusieurs semaines, des bâtiments scolaires sont pris pour cible à plusieurs reprises, avec un nombre intolérable de victimes civiles », s’insurge le Quai d’Orsay dans un communiqué, rappelant « que le respect du droit international humanitaire est essentiel pour Israël ».

De son côté, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesesca Albanese, a accusé Israël de « génocide des Palestiniens ». L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont également condamné l’attaque, tandis que le Qatar a appelé à une « enquête internationale urgente ».

• Un risque d’escalade

Après les frappes israéliennes, le Hamas a dénoncé un « crime horrible » et une « escalade dangereuse », tandis qu’Israël a accepté vendredi de reprendre les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza le 15 août.

Depuis plusieurs jours, des pays médiateurs comme le Qatar, les États-Unis et l’Égypte réclamaient avec insistance un cessez-le-feu face au risque d’une conflagration entre l’Iran et ses alliés d’un côté et Israël de l’autre. Les craintes d’une conflagration ont redoublé après l’assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyehattribué à Israël par l’Iran, et celui, la veille, du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

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