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Des chercheurs développent un traitement révolutionnaire contre l’asthme

Des chercheurs développent un traitement révolutionnaire contre l’asthme

Pour la première fois depuis un demi-siècle, une avancée scientifique majeure promet de transformer la prise en charge des crises d’asthme et de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Des essais cliniques récents ont en effet démontré l’efficacité du benralizumab, un anticorps monoclonal, pour traiter ces maladies respiratoires souvent graves avec des résultats supérieurs aux traitements standards à base de stéroïdes. Ces progrès représentent un immense espoir pour des millions de patients dans le monde.

Asthme et BPCO : des maladies respiratoires répandues

Asthme et BPCO sont deux des maladies respiratoires les plus courantes et les plus débilitantes. D’une part, l’asthme touche également plus de 262 millions de personnes dans le monde. Cette maladie chronique des voies respiratoires provoque des symptômes tels que toux, respiration sifflante et essoufflement, souvent aggravés par des allergènes ou des irritants environnementaux. La BPCO représente la troisième cause de décès dans le monde et touche principalement les personnes de plus de 50 ans, le tabagisme et la pollution étant ses principaux facteurs de risque.

Bien que les premiers symptômes de la BPCO puissent ressembler à ceux de l’asthme, ils s’aggravent généralement avec le temps. Les épisodes aigus, appelés exacerbations, présentent un danger majeur : ils peuvent entraîner des lésions pulmonaires permanentes, nécessiter des soins intensifs et, dans de nombreux cas, être mortels. Parmi les déclencheurs de ces attaques, les éosinophiles, un type de globules blancs, jouent un rôle clé en provoquant une inflammation sévère des poumons.

Malgré l’ampleur de ces maladies, les traitements n’ont pas évolué de manière significative depuis des décennies. Les stéroïdes, tels que prednisolonerestent le principal pilier des soins. Cependant, ces médicaments, bien que souvent efficaces, s’accompagnent d’effets secondaires notables et ne conviennent pas à tous les patients. L’urgence de nouvelles options thérapeutiques a donc conduit à explorer des solutions innovantes.

Crédits : Liubomyr Vorona/iStock

Benralizumab : un nouveau médicament prometteur

LE benralizumabun anticorps monoclonal administré par injection, apporte une réponse ciblée aux exacerbations liées aux éosinophiles. Déjà utilisé pour traiter les cas d’asthme sévère, ce médicament n’a jamais été évalué spécifiquement dans les crises aiguës d’asthme et de BPCO. Cependant, un essai clinique mené par des chercheurs du King’s College de Londres a récemment exploré cette possibilité avec des résultats impressionnants.

L’étude a inclus 158 patients identifiés comme présentant un risque élevé de convulsions graves. Ces participants ont été divisés en trois groupes : le premier a reçu uniquement des injections de benralizumab, le deuxième a reçu un traitement stéroïdien standard et le troisième a reçu une combinaison des deux. Après 28 jours, les patients traités par benralizumab (seul ou en association) ont présenté amélioration significative de leurs symptômesy compris une réduction de la toux et de l’essoufflement.

Après 90 jours, les différences étaient encore plus frappantes. Parmi les patients recevant uniquement des stéroïdes, 74 % ont nécessité des soins médicaux supplémentaires. En revanche, les personnes traitées par benralizumab ont bénéficié d’un une meilleure qualité de vie et nécessite moins de visites chez le médecin ou à l’hôpital. Ces résultats confirment donc l’efficacité supérieure de ce traitement dans la prise en charge des exacerbations.

Vers une médecine plus ciblée et personnalisée

L’un des aspects les plus révolutionnaires de cette avancée est son approche ciblée. Contrairement aux traitements traditionnels, qui sont appliqués uniformément à tous les patients, le benralizumab agit spécifiquement sur les patients dont les crises sont causées par des niveaux élevés d’éosinophiles.  » Au lieu de deviner de quel traitement un patient pourrait avoir besoin, nous adaptons le traitement à son profil d’inflammation. », explique le professeur Mona Bafadhel, responsable de l’étude. Ce changement de paradigme pourrait ainsi transformer la prise en charge non seulement de l’asthme et de la BPCO, mais aussi d’autres maladies inflammatoires.

Les témoignages de patients confirment l’impact de ce traitement. Geoffrey Pointing, un participant de 77 ans, décrit son expérience : « Lors d’une poussée, il est presque impossible de respirer. Les injections de benralizumab sont fantastiques ; Ils m’ont aidé à retrouver une vie normale. » Cette approche personnalisée pourrait également réduire les effets secondaires associés aux traitements aux stéroïdes, ouvrant ainsi la voie à des soins plus sûrs et plus efficaces.

Un espoir pour des millions de patients

La découverte de l’efficacité du benralizumab dans le traitement des crises d’asthme et de la BPCO marque une avancée majeure, tant pour la science que pour les patients. Avec des millions de vies touchées chaque année par ces maladies et 3,8 millions de décès dans le monde attribués à des exacerbations, ce nouveau traitement arrive comme une bouffée d’air frais dans un domaine qui stagne depuis 50 ans.

Toutefois, des défis demeurent. Bien qu’efficace contre les crises liées aux éosinophiles, le benralizumab ne peut pas traiter tous les types d’exacerbations. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour élargir les options thérapeutiques et affiner cette approche ciblée.

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