des chercheurs australiens parviennent à récupérer de l’ADN dans l’air d’une climatisation

On dirait un épisode de la série Les experts : on peut désormais savoir si un suspect se trouvait dans une pièce, en récupérant son ADN dans la climatisation. C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs de l’université Flinders en Australie. En effet, l’ADN est libéré dans des microgouttelettes de salive lorsque nous respirons ou dans des fragments microscopiques de peau morte lorsque nous bougeons. Il reste longtemps en suspension dans l’air et finit par être collecté par les filtres de la climatisation. En les analysant, on peut savoir quelles personnes ont traversé la pièce, même si on a pris soin de nettoyer toute trace avec de l’alcool. Il est très difficile d’empêcher votre ADN de se propager dans l’air.

ADN piégé dans le filtre pendant plusieurs mois

Les chercheurs ont montré que l’on pouvait également collecter cet ADN avec le même type d’appareil que celui utilisé aujourd’hui pour détecter le Covid dans l’air. Le seul problème est qu’il n’est efficace que sur une période de temps plus courte. Car l’ADN peut finir par tomber au sol, s’accrocher aux objets ou, tout simplement, être évacué si l’on ouvre la fenêtre pour aérer la pièce. En revanche, s’il y a climatisation, comme on ne recycle que l’air intérieur, l’ADN peut être récupéré plusieurs semaines voire plusieurs mois plus tard, puisqu’il reste emprisonné dans le filtre. Cela pourrait donc fournir une arme supplémentaire dans les « cold cases », les fameux cas non résolus.

Pour l’instant, ce ne sont que des expériences. Avant de l’utiliser dans des enquêtes, encore faut-il définir précisément combien de temps après un crime l’ADN peut être récupéré dans la climatisation. Et lorsqu’il n’y en a pas, quelle est la meilleure technique pour le récupérer directement depuis les airs. Cela prouve, une fois de plus, l’importance de la médecine légale dans la résolution des enquêtes.