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Des chercheurs allemands parviennent à produire des protéines avec des microbes et du gaz



Microbes, hydrogène, oxygène et dioxyde de carbone. Présentée ainsi, la combinaison ne semble pas relever du rêve. Pourtant, si l’on en croit les recherches menées par une équipe allemande, ce cocktail pourrait un jour nous nourrir. Dans une étude publiée le 12 septembre dans Tendances en Biotechnologie, les scientifiques expliquent avoir réussi à produire de la levure à partir de ces ingrédients atypiques. Une levure très riche en protéines et en vitamine B9.

« Cela fonctionne sur le principe de la fermentation, comme la fabrication de la bière, explique Largus Angenent, l’un des auteurs de l’étude. Mais au lieu de donner du sucre à la microbes« Nous leur donnons du gaz et de l’acétate. »

Alors qu’ils savaient que la levure pouvait produire de la vitamine B9 – essentielle au bon fonctionnement des cellules humaines – lorsqu’elle entrait en contact avec du sucre, les scientifiques n’avaient jamais tenté de faire la même chose avec de l’acétate.

Une levure créée en laboratoire pourrait nous fournir des nutriments essentiels.

Les chercheurs ont commencé par créer un système de bioréacteur à deux étapes. La première consiste à transformer les bactéries Thermoanaerobacter kivui en acétate (présent dans le vinaigre) en l’alimentant avec du CO2 et de l’hydrogène. Dans un deuxième temps, les scientifiques ont mélangé cet acétate et cet oxygène avec de la levure de boulanger. Des protéines et de la vitamine B9 ont alors été créées dans cette levure.

En menant cette expérience, des chercheurs allemands ont découvert que la levure boostée à l’acétate produit autant de vitamine B9 que la levure qui se nourrit de sucre. Et 6 grammes de cette levure suffiraient à atteindre les doses quotidiennes recommandées de vitamine B9. Pour les protéines, les résultats sont encore plus étonnants.

Une alternative verte à la viande pour l’apport en protéines.

Les niveaux de protéines présents dans la levure ainsi administrée dépassent ceux du bœuf, du porc, du poisson et des lentilles. 85 grammes de levure suffisent à fournir 61 % de l’apport quotidien recommandé en protéines.

Cependant, les scientifiques expliquent que pour éviter les problèmes de santé liés à la surconsommation de cette levure, il faudrait la transformer, ce qui réduirait ses bienfaits à 41% de la dose recommandée de protéines.

Alors que la population mondiale augmente et qu’il faut trouver rapidement des moyens de nourrir tout le monde sans contribuer à la destruction de la planète par l’agriculture animale, cette levure pourrait être une bonne alternative. D’autant plus qu’elle est créée à partir de ressources renouvelables. Mais avant de se retrouver dans les rayons de nos supermarchés, elle devra encore passer de nombreux tests.

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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