Des documents internes d’une plateforme privée appelée Bonus Eventus ont été obtenus par le média d’investigation Lighthouse Reports et partagés avec plusieurs médias internationaux, dont Le Monde en France.
Des informations parfois sensibles
A travers cette plateforme mise en place par la société de communication et d’affaires publiques v-Fluence, « les dirigeants des principaux fabricants de pesticides et des biotechnologies ont accès, depuis plusieurs années, à un vaste fichier de personnalités considérées comme critiques à l’égard de « l’agriculture intensive, qui utilise massivement » intrants chimiques et organismes génétiquement modifiés » (OGM), explique le quotidien français.
Si « on ne connaît pas l’étendue des usages, privés ou publics, qui peuvent être faits de ces informations », « la nature des informations recueillies laisse peu de doute sur la volonté de discréditer les cibles ou de les déstabiliser en les mettant à disposition des Les membres de Bonus Eventus disposent d’un arsenal d’arguments ou d’informations parfois sensibles », ajoute Le Monde.
Contactée, v-Fluence, dirigée par l’ancien directeur de la communication de Monsanto, Jay Byrne, n’a pas immédiatement réagi.
Echo du scandale des dossiers Monsanto
Selon Lighthouse Reports, entre 2013 et 2019, v-Fluence a obtenu « plus de 400 000 $ » du gouvernement américain « dans le cadre de son programme de promotion des OGM en Afrique et en Asie ».
La pratique consistant à collecter des informations sur les opposants à l’industrie agrochimique n’est pas sans rappeler le scandale du profilage par Monsanto de personnalités publiques, de journalistes et de militants dans le but d’influencer le débat public sur l’interdiction de l’herbicide glyphosate.
L’agrochimiste, racheté par le groupe allemand Bayer, a été condamné à une amende de 400 000 euros en juillet 2021 par la CNIL, le gendarme français des données personnelles. Selon ce dernier, le dossier incriminé contenu pour chacune des plus de 200 personnalités faisait référence à une « note allant de 1 à 5 » permettant « d’évaluer son influence, sa crédibilité et son soutien à l’entreprise Monsanto sur divers sujets tels que les pesticides ou organismes génétiquement modifiés.