Des bébés tortues caouannes sont nées à Saint-Cyprien
Une quinzaine de nouveau-nés de cette espèce menacée viennent de sortir du sable de cette plage des Pyrénées-Orientales.
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Les premières petites têtes noires ont émergé du sable mardi et depuis d’autres ont suivi… Une quinzaine de frétillants, c’est le nom du bébé tortue marine, ont ainsi mis le cap vers l’eau jeudi 19 septembre, sans doute quelques autres les ont-ils suivis ces dernières heures. Tout cela, sous les yeux et la surveillance de spécialistes et de bénévoles qui attendaient cela depuis des semaines, depuis fin juillet en fait, lorsque la mère tortue avait été repérée sur cette plage où elle était venue pondre ses œufs.
Il s’agit d’une première dans ce département des Pyrénées-Orientales. Depuis, le nid avait été protégé, avec une clôture placée tout autour, pour donner une chance à ces bébés de naître et de devenir des reptiles adultes pouvant mesurer un mètre en moyenne et peser une centaine de kilos. Le record, semble-t-il, serait pour l’instant de 500 kilos.
La tortue caouanne est encore assez répandue à travers le monde, principalement dans les mers chaudes et tropicales en hiver et dans les eaux plus tempérées en été. Mais, comme de nombreuses espèces marines, elle subit la pression que nos activités lui font subir, notamment les captures accidentelles dans les filets de pêche. Elle est aussi consommée dans certaines régions du monde. Et puis elle est victime de notre pollution, notamment celle des plastiques et microplastiques que nous déversons à la pelle dans les mers et qui finissent dans l’estomac de ces animaux, quand ils ne s’étouffent pas avec.
Résultat, aujourd’hui, la tortue caouanne est classée comme vulnérable sur les listes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se fait le gardien du monde sauvage et a récemment appelé à renforcer la protection des zones de nidification de ces tortues en Méditerranée. Un appel d’autant plus nécessaire que l’on retrouve de plus en plus de tortues caouannes sur nos côtes méditerranéennes sans que l’on sache très bien si cela est dû au changement climatique, qui modifie la température de la Méditerranée ou aux courants internes de cette mer fermée. Est-ce dû au déplacement ou à la diminution de leur nourriture dans leurs zones d’alimentation habituelles constituées de mollusques ou de poissons ?
Il n’en demeure pas moins que l’on en observe de plus en plus en métropole et en Corse. L’an dernier, un record de 14 nids a été enregistré sur nos plages du sud. Quelques spécimens ont également été repérés ou sauvés plus au nord, sur la côte atlantique et même sur une plage de la Manche.