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Des bases aériennes attaquées alors que Poutine porte l’Alliance au 862e jour de conflit

Avez-vous manqué les derniers développements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes vous fait le point chaque soir. Entre déclarations fortes, avancées sur le front et bilan des combats, voici l’essentiel des informations de ce jeudi 4 juillet.

Le fait du jour

Trois jours, trois frappes : les Russes ont affirmé, images à l’appui, avoir frappé trois bases aériennes ukrainiennes, des succès inquiétants pour la capacité de l’Ukraine à défendre son ciel et pour les F-16 promis par l’Occident et attendus par Kiev.

Selon les rapports russes, cinq Su-27 ont été détruits par une frappe de missile sur la base de Myrgorod, un hélicoptère Mi-24 a été détruit par un système Iskander touché à Poltava, et un MiG-29 par un Iskander, sur la base de Dolgintsevo.

Dans les trois cas, les Russes ont diffusé des vidéos réalisées par un drone, des images chargées de sens qui signifient que l’appareil a pu pénétrer profondément dans le territoire ukrainien et survoler longuement les bases sans être abattu ni même repéré, avant de transmettre les coordonnées précises au système Iskander pour qu’il puisse tirer ses missiles balistiques 9M723.

« Le principal problème des Ukrainiens est l’absence de systèmes de défense aérienne à très courte portée. La capacité des Russes à faire voler leurs drones si loin en Ukraine pour fournir des coordonnées est principalement due à cette faiblesse », explique Konrad Muzyka, directeur de Rochan Consulting, une société polonaise d’analyse de données open source sur la Russie et l’Ukraine.

Le blogueur militaire ukrainien Sergiy Sternenko s’indigne du fait qu’au moment de l’attaque sur Myrgorod, le drone a été repéré. Et « rien n’a été fait. Négligence, manque d’abris pour les avions et enfin manque de personnel », déplore-t-il.

Déclaration du jour

 » « M. Trump, en tant que candidat à la présidence, affirme qu’il est prêt et disposé à mettre fin à la guerre en Ukraine. Nous prenons cela très au sérieux. » »

Les mots sont signés Vladimir Poutine. Le président russe a déclaré jeudi que la Russie prenait « très » au sérieux les déclarations de Donald Trump, qui a déclaré à plusieurs reprises que, s’il était réélu, il mettrait rapidement fin au conflit armé entre Kiev et Moscou.

« Bien sûr, je ne connais pas ses éventuelles propositions sur la manière dont il souhaite procéder. Et, bien sûr, c’est une question clé. Mais je n’ai aucun doute qu’il le dit sincèrement. Et nous le soutiendrons », a poursuivi Vladimir Poutine.

Le chef de l’Etat a tenu ces propos moins d’une semaine avant un grand sommet de l’Otan à Washington où l’Ukraine sera largement sous les feux des projecteurs, et alors que la perspective d’une éventuelle victoire de Donald Trump aux élections américaines cet automne jette une grande incertitude sur la pérennité de l’indispensable soutien américain à Kiev pour résister à l’attaque russe de grande ampleur.

En mai 2023, Donald Trump avait affirmé qu’il mettrait fin au conflit « en 24 heures » s’il revenait à la tête des Etats-Unis. La semaine dernière, lors de son débat avec Joe Biden, il avait également déclaré que si un président américain « respecté par Poutine » avait été au pouvoir au moment de l’attaque de février 2022, le dirigeant russe « n’aurait jamais envahi l’Ukraine ».

Le nombre du jour

238. C’est le nombre de bombardements enregistrés dans la seule région de Chassiv Yar au cours des dernières 24 heures. La plupart des tirs d’artillerie visaient la partie sud de cette ville stratégique de l’est du pays. L’armée ukrainienne a confirmé jeudi son retrait d’une partie de Chassiv Yar, à l’est. « Le commandement a décidé de se retirer vers des positions plus sûres et mieux préparées », a justifié à la télévision le porte-parole du groupe de forces de Khortytsia déployé dans la zone, Nazar Volochyn.

La Russie a revendiqué mercredi la conquête d’un premier quartier de la ville stratégique de Chassiv Yar, dont elle tente de s’emparer depuis des mois dans l’espoir d’une percée décisive dans l’est de l’Ukraine. Sa position élevée permettrait en effet aux troupes russes d’atteindre avec leurs canons notamment Kramatorsk, plus grande ville minière de la région de Donetsk et garnison ukrainienne sur cette partie du front.

« Il n’était plus opportun de tenir le quartier de Kanal, dans lequel l’ennemi avait pénétré, car cela menaçait la vie et la santé des soldats. Les positions de nos défenseurs ont été détruites », a déclaré Nazar Volochyn. L’armée russe continue d’attaquer le reste de la ville, située de l’autre côté d’un canal, dans l’espoir de la capturer entièrement, a ajouté le porte-parole.

La tendance

Le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping ont appelé jeudi au Kazakhstan à un ordre mondial « multipolaire », contrant l’unilatéralisme américain qu’ils dénoncent, lors d’un sommet réunissant plusieurs pays aux relations tendues avec l’Occident.

« Tous les membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) sont attachés à la formation d’un ordre mondial multipolaire juste », a insisté Vladimir Poutine lors de la session plénière de cette alliance en pleine croissance. « Il est d’une importance vitale que l’OCS se place du bon côté de l’histoire, du côté de l’équité et de la justice », a insisté son homologue chinois, appelant également à « résister aux ingérences extérieures », une claire allusion à l’Occident.

Tout ce que vous devez savoir sur la guerre en Ukraine

Vladimir Poutine et Xi Jinping, qui affichent leur bonne entente et accélèrent leur rapprochement, notamment depuis l’invasion russe de l’Ukraine, dénoncent sans cesse la supposée « hégémonie » des Etats-Unis dans les relations internationales.

Après l’adhésion de l’Iran l’an dernier, sous sanctions occidentales, la Biélorussie, elle aussi ostracisée par l’Occident pour son soutien à l’offensive russe en Ukraine, est devenue jeudi le 10e membre de l’OCS. Outre la Chine et la Russie, l’Inde, l’Iran, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Pakistan et le Tadjikistan font également partie de l’alliance.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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