Trois associations de défense de l’environnement ont été prises pour cible par des agriculteurs ces dernières vingt-quatre heures, a dénoncé mercredi 27 novembre le mouvement France Nature Environnement (FNE) qui les chapeaute.
A Gap, dans les Hautes-Alpes, des manifestants ont muré mercredi les locaux de la Société alpine de protection de la nature-FNE 05, alors que salariés et bénévoles se trouvaient à l’intérieur, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) le président de la FNE, Antoine Gatet.
Dans la Manche, mardi, des militants de la Coordination rurale ont déversé des pneus et du fumier dans les locaux de l’association Manche Nature à Coutances, avec une affiche « Laissez-nous tranquilles ». Ils ont également déversé de la terre et du fumier devant l’Office français de la biodiversité, dans la même ville, avant de déposer une tête et des peaux de sanglier.
De même, à Châteauroux, une trentaine de manifestants brandissant des drapeaux de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA) ont déversé de la paille devant les locaux de l’association Indre Nature. Lorsque les salariés se sont réfugiés à l’étage, les agriculteurs montés dans les paniers des tracteurs tambourinaient contre les volets et tentaient de les relever, selon la FNE.
Des plaintes ont été déposées dans les deux dossiers mardi et le seront jeudi concernant les événements survenus à Gap, a indiqué la direction de l’association.
Violences « intolérables » pour France Nature Environnement
« Cette violence est intolérable dans un Etat de droit »» s’est insurgé le FNE dans un communiqué. Ils sont commis par « des individus et des organisations qui se croient au-dessus des lois et commettent ces actes sous le drapeau syndical, sous le regard de forces de l’ordre qui n’interviennent pas »a continué l’association.
Après une première semaine de mobilisation, principalement consacrée à l’opposition au projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs a lancé cette semaine de nouvelles actions dans toute la France. Celles-ci visent plus particulièrement « tout ce qui gêne la vie des agriculteurs »notamment les administrations, notamment les préfectures et les agences de l’eau.
« On travaille très bien avec certains syndicats agricoles, avec certains producteurs» a déclaré Antoine Gatet. Mais il en est une autre, l’agriculture industrielle, celle du Mercosur, que nous combattons parce qu’elle nous entraîne dans le mur d’un point de vue environnemental et climatique. » « Nous sommes les premiers à défendre la liberté de manifestation et d’expression, mais cela n’implique pas de menaces, de violences et de discours de haine »il a souligné. « Imaginez trois jeunes militants écologistes qui commencent à faire de même. Nous dénonçons les doubles standards qui s’exercent au détriment des associations environnementales”il a ajouté.