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des associations accusent le gouvernement de complexifier l’accès au système pour « faire des économies »

Si le budget du chèque énergie est épargné par les coupes budgétaires, les modalités de paiement ne sont pas automatiques pour les nouveaux bénéficiaires, au grand désarroi des associations de consommateurs.

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Illustration de contrôle énergétique. (JOAO LUIZ BULCAO / HANS LUCAS / VIA AFP)

Un paiement qui ne sera plus automatique ? Si le budget du chèque sera « sanctuaire » Pour 2025, comme l’a souligné la ministre chargée de l’Énergie Agnès Pannier-Runacher le 11 octobre, le mode de versement de cette aide doit évoluer, notamment pour les nouveaux bénéficiaires.

Le chèque énergie est distribué chaque année à plusieurs millions de foyers modestes pour les aider à payer leurs factures d’électricité, de gaz, de fioul ou encore de bois de chauffage. Il peut également permettre de financer certains travaux énergétiques. Le dispositif testé en 2016 a été généralisé en 2018. Pour l’année 2024, environ 5,6 millions de bénéficiaires ont été concernés par cette aide, qui s’élève entre 48 et 277 euros.

La particularité de cette aide est qu’elle est versée automatiquement sans qu’il soit nécessaire de la demander. Son calcul repose sur le croisement des données fiscales et de la taxe d’habitation. Mais la disparition de cette taxe entraîne une complication dans l’identification des ménages potentiels éligibles. Plusieurs associations familiales redoutées « voir un million de bénéficiaires exclus du système ». Pour la campagne 2024, le gouvernement a décidé de verser automatiquement les aides aux bénéficiaires de la campagne précédente, indique Libérer.

Pour 2025, le projet de loi de finances prévoit une agence de services et de paiement pour établir la liste des bénéficiaires « sur l’intersection du numéro du point de livraison d’électricité du domicile – plus fiable et plus simple à traiter que l’adresse postale – et sur les paramètres fiscaux (revenu fiscal de référence et associé) du foyer fiscal ».

S’ils sont toujours éligibles, les bénéficiaires actuels ne devraient rien avoir à faire, comme le déclare le RMC, car l’agence dispose déjà de leurs données des années précédentes. Les nouveaux arrivants devront s’inscrire sur une plateforme en ligne pour fournir un point de livraison, un numéro fiscal et un justificatif de domicile. Une telle plateforme numérique a été mise en ligne en juillet destinée à recevoir les réclamations et permettre aux nouveaux bénéficiaires de demander le chèque énergie.

Plusieurs associations de consommateurs s’inquiètent mardi de l’absence de « appareil viable » Pour « régler les problèmes d’attribution du chèque énergie suite à la disparition de la taxe d’habitation » dans le projet de loi de finances 2025. Dans un communiqué envoyé par la CLCV (Confédération du logement et du cadre de vie), la quinzaine d’associations voient dans le chèque énergie « un système désormais attaqué frontalement » par le gouvernement qui souhaite complexifier l’accès afin de « faire des économies au détriment des plus démunis ».

Le nouveau système risque d’exclure de nombreux ménages « très modeste ». « Les associations de consommateurs ont le sentiment que le gouvernement complexifie volontairement l’accès au chèque énergie pour faire des économies budgétaires au détriment des plus démunis »ils écrivent. Les associations estiment qu’en 2024, seulement 3% des nouveaux bénéficiaires ont reçu leur chèque en raison de la complexité de la plateforme numérique.

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