des actionnaires veulent la séparation des pouvoirs
La concentration des pouvoirs est débattue avant la prochaine assemblée générale de TotalEnergies (ex-Total), prévue vendredi 24 mai. Jeudi 18 avril, date limite d’envoi de tout texte, les actionnaires de la société pétrolière et gazière ont annoncé avoir soumis un projet résolution visant à mettre fin au poste de PDG, soit « mettre fin au cumul des fonctions » président et directeur général.
Comme c’est déjà le cas pour de nombreuses entreprises françaises du CAC 40, l’idée serait de confier ces deux responsabilités à deux personnes. Pour l’instant, à la Défense Major (Hauts-de-Seine), seul Patrick Pouyanné est aux commandes. En poste depuis 2014, le patron s’apprête à briguer un quatrième mandat de trois ans.
C’est la fondation suisse Ethos qui a soumis cette résolution consultative (sans valeur contraignante), avec le soutien de dix-neuf autres actionnaires. La coalition affirme détenir plus d’un milliard d’euros d’actions, soit au moins 0,6% du poids lourd de l’énergie, quatrième capitalisation boursière de France (près de 162 milliards d’euros). Elle agit également en collaboration avec une association, le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR).
« Cette résolution d’actionnaires ne vise pas à remettre en cause le rôle de M. Pouyanné en tant que directeur général, mais à introduire une meilleure gouvernance au sein du groupe », affirment Ethos et le FIR dans un communiqué. Selon ces structures, la nomination d’une personne autre que M. Pouyanné au poste de président – c’est-à-dire présider le conseil d’administration – contribuerait à « un meilleur équilibre des pouvoirs ». » (Leur) la concentration entre les mains d’une seule et même personne représente en effet un risque intrinsèque de conflits d’intérêts, dans la mesure où le rôle du conseil d’administration est de veiller à ce que la direction générale de la société soit exercée dans l’intérêt des actionnaires et toutes les parties prenantes. »
« Problèmes climatiques »
Les signataires, souhaitant peser sur les orientations de TotalEnergies, lui reprochent notamment « stratégie climatique insuffisante ». Selon eux, « la séparation des rôles pourrait améliorer le dialogue avec le conseil d’administration sur les enjeux climatiques et de transition ». Lors de l’assemblée générale de mai 2023, à l’initiative d’un précédent groupe d’actionnaires, 30 % des votants ont approuvé une résolution recommandant des objectifs climatiques plus exigeants. Quatre mois plus tard, la major avait pourtant prévu d’augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 à 3 % par an sur cinq ans.
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