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derrière une façade de combativité, le doute s’empare du camp présidentiel

Avant un dîner d'État, à l'Elysée, à Paris, le 8 juin 2024.

Jusqu’ici, tout va bien. Deux jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron est « serein et engagé »assure-t-on à l’Elysée.  » Soulagé « , ajoute un proche du président de la République, pour avoir su prendre très vite une décision qui met en veilleuse la déroute de son camp aux élections européennes et met en difficulté les oppositions. Il valait mieux réagir vite plutôt que d’attendre la chute et de dissoudre « le pistolet sur la tête », après le vote d’une probable motion de censure. Les Français sont d’accord avec le président de la République, puisque « six Français sur dix approuvent la dissolution »on se rassure à l’Elysée, appuyé par une enquête, satisfait de voir « clarification politique »souhaité par Emmanuel Macron, à mettre en place, même si personne ne peut en mesurer les conséquences.

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A droite, le patron des Républicains (LR), Eric Ciotti, a annoncé mardi une alliance avec le Rassemblement national (RN), aussitôt désavouée par de nombreux cadres et élus LR. A gauche, le « Front populaire » rédigé 24 heures après l’annonce de la dissolution suscite les réserves de Raphaël Glucksmann, tête de liste Parti socialiste-Place publique aux élections européennes. L’entourage du chef de l’Etat se frotte les mains. « Si j’étais un électeur social-démocrate, je pense que ça me ferait drôle, cette alliance avec des gens qui flirtent avec l’antisémitisme depuis le 7 octobre. (2023) » et l’attaque du Hamas contre Israël, souligne un conseiller élyséen. « Le président est gaullien. Si les Français n’apprécient pas ça, c’est parce qu’ils sont gris et n’aiment pas les choses qui brillent. » s’enflamme le patron des sénateurs macronistes, François Patriat, ardent défenseur de la dissolution.

Mais derrière cette façade de combativité se cachent la fébrilité et le doute. Emmanuel Macron a-t-il vraiment pesé les conséquences graves de sa décision ? Les marchés financiers faiblissent et les premiers sondages sont apocalyptiques, plaçant le RN largement en tête du scrutin. La majorité présidentielle serait derrière le « front populaire », selon les premières études d’opinion. Une photo des équilibres politiques quasiment identique à celle du 9 juin au soir. Une victoire du camp présidentiel serait un miracle, admet un proche d’Emmanuel Macron. L’excitation des premières heures s’estompe. La conférence de presse du chef de l’Etat, prévue mardi après-midi, a été brutalement reportée de 24 heures. Il est temps, explique-t-on à l’Elysée, que le puzzle politique, en plein bouleversement, soit déchiffré.

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Cammile Bussière

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