Derrière les candidats controversés du Rassemblement national aux législatives, les échecs du «plan Matignon» de Jordan Bardella
Lorsque Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche 9 juin, le Rassemblement national (RN) n’a eu d’autre choix que de » appuyez sur le bouton « pour déclencher son « plan Matignon ». C’est du moins ce qu’affirmaient les dirigeants du parti d’extrême droite. Depuis deux ans, le RN assure préparer le retour aux urnes, investir massivement dans ses futurs candidats et peaufiner leurs professions de foi. Depuis deux ans, cette stratégie mobilise le temps et les esprits.
La fermeture en janvier du Campus Héméra, l’école de management du mouvement ? « Nous devons nous concentrer sur la formation des militants pour la dissolution »a justifié le président du RN, Jordan Bardella. Le maintien, en mai, de Saidali Boina Hamissi au poste de délégué départemental à Mayotte, malgré des propos racistes et complotistes ? « On verra plus tard la réorganisation du parti, l’heure est venue des investitures pour les futures législatives »balayé le même.
La dissolution a été annoncée et le « plan Matignon » a été lancé, avec, dans son sillage, l’investiture de dizaines de candidats racistes, antisémites, xénophobes, anciens membres d’organisations nationalistes violentes ou condamnés par la justice. « mouton noir »pour Jordan Bardella, qui maintient contre toute preuve que « Dans 99,9% des cas, il n’y a absolument aucune difficulté »Le député refuse d’admettre que, s’il a parfois été le seul à parier sur une dissolution, sa prétendue prescience n’a jamais permis à son parti de « être prêt »comme il l’avait promis en novembre 2022 après son accession à la présidence de l’ex-Front national (FN).
A quelques jours du second tour des législatives du 7 juillet, l’état-major espère désormais qu’un bon nombre de ses représentants radicaux pointés du doigt par la presse ne rejoindront pas le Palais-Bourbon. « Le succès de notre « plan Matigon » se mesurera à la qualité du groupe qui sortira des urnes »répéter à Monde Philippe Olivier, principal conseiller de Marine Le Pen, en première ligne de l’opération.
Tout à sa volonté « créer une nouvelle élite populaire, comme le parti communiste à l’époque, des gens qui n’étaient pas prédestinés à la politique »le député européen appelle à la tolérance pour « ces choses qui font partie de la vie, faites de défauts et de rugosités »Membre de la Commission nationale d’investiture (CNI), chargée selon lui de valider chaque semaine cinq candidatures pour des élections législatives anticipées qui n’étaient alors qu’hypothétiques, Philippe Olivier soutient que le RN vient de « laisser passer quelques individus à travers le filet ». Mais ceux qui ont été exclus depuis conservent sa bienveillance.
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