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derrière l’enjeu électoral, la question du financement des partis politiques

Avec les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, c’est aussi le financement des partis politiques qui est en jeu.

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L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, le 13 février 2024. (ALEXIS SCIARD/MAXPPP)

Le financement public des partis politiques repose essentiellement sur les résultats des élections législatives. Tous les partis pensaient avoir une visibilité financière jusqu’en 2027, mais avec la dissolution de l’Assemblée nationale et les élections prévues les 30 juin et 7 juillet, Emmanuel Macron a également rebattu les cartes à ce niveau. Chaque député rapporte 37 000 euros par an à son parti. Il faut surtout présenter 50 candidats qui recueillent au moins 1% des voix, et chacun de ces votes au premier tour rapporte automatiquement 1 euro 50 par an.

Faire des alliances, c’est donc renoncer aux recettes. Au Rassemblement National, un exécutif alerte : « ne pas présenter de candidat, c’est se priver d’argent !. Alors que le RN empoche 6,8 millions d’euros par an depuis 2022, rien qu’en ayant présenté 577 candidats aux dernières législatives. Les finances du RN ont ainsi été assainies, mais il reste un parti qui ne peut pas emprunter auprès des banques françaises, d’où l’emprunt russe de 2014. Pour les élections européennes du 9 juin, le RN a dû se financer auprès de sympathisants. Certains élus estiment donc qu’il ne faut pas donner trop de circonscriptions à Eric Ciotti. Le patron exclu de LR, qui conteste son exclusion, évoque le chiffre de 80, même s’il est encore difficile d’identifier les candidats, soit 80 de moins pour les caisses du RN. Un sacrifice que les dirigeants d’extrême droite semblent prêts à faire en imaginant le nombre de députés RN qui pourraient renflouer les caisses au soir du 7 juillet.

Pour les fonds LR en revanche, c’est un énorme point d’interrogation et ce n’est pas le plus gros problème à gérer pour la droite en ce moment. Les anti-Ciotti désignent leurs candidats, mais Éric Ciotti désigne le sien dans son coin. Imbroglio juridique et financier pour savoir qui sont les candidats « officiels » qui rapportent de l’argent au parti.

Quant à l’ancienne majorité présidentielle, Renaissance s’attend à des dégâts politiques… et financiers. Ce qui est intéressant, c’est ce qui se passe avec Horizons. En 2022, le parti d’Édouard Philippe n’a obtenu que 58 candidats. Cette fois, les Philippistes ambitionnent d’avoir une centaine de candidats sous leurs propres couleurs. « Ce n’est pas mal pour obtenir des voix dès le premier tour et donc gagner de l’argent », explique un exécutif, même s’il s’inquiète de l’autre partie du financement calculée en fonction du nombre d’élus. « On peut se laisser emporter par la vague anti-Macron »il a dit.

A gauche, il y aura des gagnants et des perdants. Rien ne change quasiment pour les écologistes qui passent de 100 candidats en 2022 à 92 en 2024, et pour les communistes qui restent dans 50 circonscriptions. Les socialistes font du bon travail financièrement. Ils ne le font pas pour cela, mais cela ne peut pas nuire à la trésorerie du parti. Dans l’accord du « nouveau Front populaire », le PS aura 175 candidats, ce qui donnera mathématiquement plus de voix que les 70 de 2022. La France Insoumise, en revanche, cède 100 circonscriptions. Le syndicat a un coût.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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