derrière le slogan « Du fleuve à la mer », trois visions politiques radicalement antagonistes
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derrière le slogan « Du fleuve à la mer », trois visions politiques radicalement antagonistes

derrière le slogan « Du fleuve à la mer », trois visions politiques radicalement antagonistes

« Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre » : scandé lors des manifestations pro-palestiniennes, le slogan est également repris par les partisans d’un État binational et par les mouvements d’extrême droite israéliens.

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C’est un slogan que l’on entend sur de nombreux campus à travers le monde lors de manifestations pro-palestiniennes, et qui fait polémique : « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre ». Le fleuve est le Jourdain, qui sépare la Cisjordanie occupée de la Jordanie à l’est ; la mer est la Méditerranée, à l’ouest d’Israël.

Entre les deux, il y a donc l’État juif et ses colonies, illégales au regard du droit international : la Cisjordanie, administrée en partie par l’Autorité palestinienne mais privée d’une partie de son territoire et toujours sous contrôle d’Israël, et la bande de Gaza, dirigé par le Hamas depuis 2007 et en guerre depuis plus de sept mois. Trois espaces, trois pouvoirs, trois religions aussi et deux peuples qui se partagent moins de 30 000 km².

Comme souvent dans la région, chacun y met ce qu’il veut. Pour un certain nombre de juifs, la formule masque l’antisionisme, voire l’antisémitisme des manifestants : une Palestine « libre de la mer au Jourdain » signifierait la fin de l’État d’Israël, et conduirait à l’anéantissement de l’État d’Israël. des Juifs. Inutile de rappeler que le pays a été créé après l’horreur de la Shoah et que ses habitants ont connu le 7 octobre l’un des pires pogroms de leur histoire.

Côté palestinien, ce slogan est né dans les années 1960 et symbolisait au moment de la création de l’Organisation de libération de la Palestine l’idée d’un État libre, laïc et démocratique sur des terres qu’environ 700 000 Arabes ont été contraints de fuir lors de la création. d’Israël en 1948. Elle fut ensuite récupérée, d’abord par le Hamas, qui prône la destruction d’Israël, mais aussi par les partisans d’un État unique, binational, où cohabiteraient juifs et arabes.

Trois visions politiques aux antipodes et pourtant fondées sur les mêmes mots. Pour ajouter encore une touche de complexité, il y a aussi les partisans juifs d’un État qui irait de la mer au Jourdain : ce sont les alliés d’extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ils ont un rêve et ils l’expriment haut et fort : recoloniser Gaza et les terres bibliques de ce qu’ils appellent la Judée Samarie, autrement dit la Cisjordanie occupée et ainsi poser les bases d’un État juif qui s’étendrait également. … « de la mer au fleuve ».

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