Nouvelles

Derrière le site Coco.gg, cité dans la mort de Philippe à Grande-Synthe, d’autres affaires judiciaires

La page d'accueil du site Coco.gg.
Coco.gg La page d’accueil du site Coco.gg.

Coco.gg

La page d’accueil du site Coco.gg.

JUSTICE – L’enquête avance après l’attentat mortel contre Philippe Coopman à Grande-Synthe, dans le Nord. Ce jeune homme de 22 ans a été battu à mort mardi lors d’une embuscade. Ce vendredi 19 avril, deux mineurs âgés de 14 et 15 ans ont été mis en examen pour « assassinat ».

Les deux mineurs, résidant l’un à Grande-Synthe, l’autre à Dunkerque, ont affirmé en garde à vue avoir « fixer un rendez-vous » à la victime dans un stationnement, à l’arrière d’un dépanneur, « via un site de rencontres appelé Cocoland, se faisant passer pour une mineure »a indiqué la procureure de Dunkerque Charlotte Huet lors d’une conférence de presse.

« Autres suspects » sont recherchés, a-t-elle ajouté, soulignant également qu’une enquête était en cours. « en cours concernant d’autres attaques commises dans des circonstances similaires après des rencontres organisées sur le site de Cocoland ».

Cocoland, plus connu sous le nom de Coco.gg car hébergé sur l’île de Guernesey (territoire britannique), est depuis 2003 un site qui permet d’engager des discussions en fournissant un âge, un sexe et un code postal sans aucune vérification ni création de compte. Il dispose de nombreuses salles privées dans lesquelles les utilisateurs peuvent discuter, ainsi que d’un système de messagerie privée entre utilisateurs.

Son interface, digne des premiers sites internet du début des années 2000, est particulièrement épurée et extrêmement simple à utiliser.

Elle jouit d’une réputation particulièrement sulfureuse, liée à de nombreux cas d’embuscades ultra-violentes (meurtres, agressions, vols…), visant notamment les homosexuels. C’est via ce site que les gens s’organisent pour tendre un piège à la personne ciblée, après un dialogue préalable de confiance en ligne puis une rencontre organisée dans la vraie vie.

Vente de drogues et pédopornographie

Par ailleurs, sur Coco.gg, où la modération n’existe pas, des offres de services sexuels payants, de vente de drogue, d’envoi de pédopornographie ou de photos illicites circulent très facilement sur le site, également connu pour être un repaire de pédophiles.

Selon Le monde, Coco.gg appartient à une société enregistrée en Bulgarie. Elle appartenait auparavant à plusieurs autres sociétés, un seul propriétaire restant « en fait identique » : UN « ingénieur discret » installé dans le Var.

Parmi les faits divers majeurs liés à ce site, on retrouve notamment le cas des violeurs du Vaucluse, lorsqu’entre 2011 et 2020, un retraité a livré sa femme, à son insu grâce à des sédatifs, à des dizaines d’inconnus. « recruté » sur Coco pour la violer.

En octobre dernier, un homme homosexuel d’une cinquantaine d’années racontait sur RTL sa violente agression, où il avait été laissé pour mort, lors d’un meeting. Pensant rejoindre une autre personne pour une réunion, il croisa six personnes armées de battes de baseball.

Il y a tout juste un an, un homme de 40 ans a déclaré Populaire du Centre comment il avait été ligoté, battu, extorqué puis humilié pendant une heure et demie par un homme qui lui avait tendu un piège sur Coco.

L’association SOS Homophobie a demandé sa fermeture après une embuscade dont une personne homosexuelle a été victime à Marseille début octobre. « Il n’y a pas de filtre pour s’inscrire. C’est un repaire de prédateurs. C’est honteux que ce site soit accessible » à tous, a dénoncé ce vendredi à l’AFP Véronique Godet, co-présidente de SOS Homophobie.

Le site Coco.gg est également dans le collimateur d’associations de protection de l’enfance, comme Innocence en Danger, qui avait elle aussi demandé sa fermeture, en lançant une pétition qui a récolté plus de 5 000 signatures.

Comme rappelé Le Parisien, une autre pétition en ligne existe pour fermer le site. A ce jour, elle a récolté plus de 19 400 signatures sur un objectif de 20 000.

Voir aussi sur HuffPost :

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page