Divertissement

Derrière le groupe landais, le métal vit son âge d’or

« C’est vertigineux », s’exclame Marina Viotti, mezzo-soprano franco-suisse de 38 ans, encore sur un petit nuage après sa prestation vendredi soir devant plus d’un milliard de téléspectateurs. Cette figure du chant lyrique, programmée à la Scala de Milan et à l’Opéra de Paris, a connu une autre vie avec deux groupes de métal, Lost Legacy et Soulmaker.

Une explosion sonore

« J’ai lu des commentaires sur les réseaux sociaux qui disent ‘Je n’écoute jamais de métal, mais c’est génial, ça donne tellement d’énergie au tableau' », ajoute le chanteur, ravi que cela permette de « changer l’image » de ce mouvement musical, d’enlever les clichés « satanistes » ou « violents ».

Cette séquence continue de faire le tour du monde sur les réseaux sociaux. Gojira, quatuor français à l’aura internationale, apparaît aux balcons de la Conciergerie, l’un des plus beaux monuments de Paris, et entonne le chant révolutionnaire « Ah ! Ça ira » dans un élan sonore. Marina Viotti, dans un décor de bateau, rejoint la scène sur les quais de la Seine.

« C’est fou, une très belle surprise, une bonne nouvelle et une première mondiale pour le métal, mais c’est vrai qu’en ce moment, on vit un âge d’or pour le métal », souligne Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie, chercheur français sur la musique métal.

« Beaucoup de gens disent souvent ‘je n’écoute jamais de métal’ mais, en fait, j’en écoute », poursuit celui qui est aussi l’un des commissaires de « Metal, Diabolus in musica », premier du genre par son ampleur, installé à la Philharmonie de Paris jusqu’au 29 septembre.

« Les institutions s’ouvrent au métal »

Depuis l’émergence de Black Sabbath, groupe fondateur du genre au tournant des années 1960 et 1970, ce mouvement musical a déjà récolté des médailles de bronze et d’argent dans les médias et le grand public, principalement grâce à des groupes américains.

Il y a eu Kiss et son glam metal, avec « I was made for lovin’ you », tube de 1979. La ballade « Nothing else matters » a permis à Metallica, issu du thrash metal, la branche extrême de la famille, de passer sur les radios grand public en 1991. Puis est venu le nu metal – prononcé « new » en anglais -, aux accents rap, avec Limp Bizkit, tête d’affiche du festival de Woodstock en 1999.

Mais aujourd’hui, comme le note Corentin Charbonnier, la tendance semble plus profonde, à l’image d’un pays comme la France, longtemps sourd aux sirènes du métal. « Des institutions » comme la Philharmonie de Paris « s’ouvrent au métal », constate-t-il. Un grand festival français comme le Hellfest (à Clisson) « a énormément démocratisé le métal », rappelle Mario Duplantier. Avec « le renouveau actuel de la culture métal », « certains veulent être reconnus et d’autres veulent rester dans l’ombre », décortique alors Corentin Charbonnier.

« C’est la question que certains se posent, ce risque que l’on prendrait de perdre l’essence de cette musique. Mais, à mes yeux, il faut aller dans le sens de l’union, du rassemblement, du partage, de la construction de ponts », insiste Marina Viotti.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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