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Derrière le film « Frères », l’incroyable histoire de deux enfants qui ont vécu sept ans isolés dans les bois

Derrière le film « Frères », l’incroyable histoire de deux enfants qui ont vécu sept ans isolés dans les bois

Olivier Casas s’en va Frères ce mercredi, avec Mathieu Kassovitz et Yvan Attal à l’affiche. Le film est né de la rencontre, en 2015, du réalisateur avec Michel de Robert, un architecte au passé incroyable. A l’âge de 5 ans, il vit reclus dans les bois avec son frère Patrice pendant sept ans (de 1949 à 1956), survivant au froid et à la faim. Le deuxième long métrage d’Olivier Casas s’inspire donc directement de cette histoire, gardée secrète jusqu’à présent.

Abandonnés par leur mère

Tout commence à l’été 1948, lorsque la mère de Michel et Patrice ne vient pas les chercher à la sortie d’une colonie de vacances à Châtelaillon (Charente-Maritime). Ils y restèrent neuf mois, jusqu’à ce qu’ils découvrent le corps du propriétaire, qui s’était suicidé. Ils ont tous deux peur et s’enfuient dans les bois. « Pat m’attrape par le col et dit : ‘Mic, nous devons courir !’ », se souvient Michel. Bien qu’âgés de 7 et 5 ans, les deux enfants s’adaptent très vite. « Il fallait se protéger, Patrice allait à la chasse et je dépeçais le lapin. Notre complémentarité était essentielle à notre survie », confie. Michel, qui a dit Paris-Match ayant construit trois cabanes, chaque fois mieux abritées. Même s’il se souvient avoir souffert du froid, il assure qu’ils ne sont jamais tombés gravement malades.

« On s’est rendu compte que nous n’existions pas, que personne ne nous cherchait », ajoute Michel. Patrice était à la fois mon père, ma mère, mon frère. » Mais pas question de faire pleurer dans les chaumières. « Je ne veux pas que ceux qui voient ou lisent mon histoire se sentent désolés pour eux », dit-il à Paris Match. Nous avons bâti notre petite entreprise entre frères. C’est la plus belle chose qui puisse arriver à un homme. » La folle liberté de ces années folles prend fin en 1956 lorsque leur grand-mère les reconnaît dans un village. Leur mère vient enfin les chercher, huit ans plus tard. Ils sont envoyés à Paris pour rattraper leurs devoirs scolaires, puis, le pire arrive, ils sont séparés et Patrice est envoyé en internat dans le nord de la France.

Une histoire de fraternité

« Ce qui est fort dans le film, c’est la fraternité. La vie en forêt, ce n’est pas si important », juge le septuagénaire. S’il accepte d’en parler aujourd’hui, c’est parce que Patrice s’est suicidé en 1993, à l’âge de 48 ans. « C’est une histoire qui nous appartenait à tous les deux. Nous n’avions pas besoin de le partager. » C’est pourtant ce qu’il a choisi de faire depuis 2015 et sa rencontre avec Olivier Casas.

Grâce au film, Michel de Robert a pu vivre des retrouvailles émouvantes à Châtelaillon, même si les bois paradisiaques dans lesquels lui et son frère se cachaient ont depuis été rasés par une autoroute.

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