Dernier jour d'élections générales en Inde, étouffant de chaleur
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Dernier jour d’élections générales en Inde, étouffant de chaleur

Dernier jour d’élections générales en Inde, étouffant de chaleur

L’Inde achève samedi un long processus d’élections générales de six semaines, avec le vote, en pleine canicule, dans la capitale spirituelle de l’hindouisme, fief du Premier ministre indien Narendra Modi pour sa campagne nationaliste.

Une victoire du Premier ministre pour un troisième mandat est l’issue la plus probable puisque les résultats sont attendus mardi, en grande partie grâce à son image de farouche défenseur de la religion majoritaire en Inde.

L’opposition a accusé M. Modi d’avoir tenu des propos stigmatisant les musulmans et attisé les tensions sectaires en plein processus électoral.

Varanasi (ou Bénarès), la circonscription nord du Premier ministre de 73 ans, est la capitale spirituelle de l’hindouisme et le lieu où les fidèles de toute l’Inde viennent incinérer leurs proches décédés sur les rives du Gange.

C’est l’une des dernières villes où les gens votent, à l’issue d’un processus électoral par étapes, souvent dans une chaleur épuisante.

Dernier jour d'élections générales en Inde, étouffant de chaleur

Les températures à Varanasi devraient atteindre 44 degrés samedi, tandis que les températures ont dépassé 45°C dans de nombreuses villes ces derniers jours.

Au point qu’un tribunal indien du Rajasthan, dans le nord-ouest, a exhorté le gouvernement à déclarer l’état d’urgence nationale face à cette canicule qui, selon lui, a provoqué « des centaines » de décès.

« Sentiment de fierté »

Varanasi est la ville où le soutien de l’opinion publique à la politique de renforcement des liens entre l’hindouisme et le pouvoir, menée par M. Modi, est le plus fort.

« Modi est clairement en train de gagner »» a déclaré à l’AFP Vijayendra Kumar Singh, qui travaille dans l’un des nombreux hôtels de ce lieu de pèlerinage populaire.

« Il y a un sentiment de fierté dans tout ce qu’il fait, et c’est pour cela que les gens votent pour lui ».

Narendra Modi a déjà offert à son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), deux victoires écrasantes en 2014 et 2019, en grande partie grâce à son attrait auprès de l’électorat hindou.

Cette année, il a inauguré en grande pompe un grand temple dédié à la divinité Rama à Ayodhya sur le site précédemment occupé par une mosquée vieille de plusieurs siècles qui a été rasée par des fanatiques hindous en 1992.

La construction du temple, réclamée depuis longtemps par les promoteurs de l’hindouisme, a été célébrée dans tout le pays, avec des retransmissions en direct et des fêtes de rue.

Cette inauguration, ainsi que de nombreux autres signaux en faveur de la religion majoritaire en Inde au cours de la dernière décennie, ont attisé les inquiétudes de la minorité musulmane, au nombre de plus de 200 millions, quant à son avenir.

Narendra Modi lui-même a fait des remarques controversées à l’égard des musulmans au cours de sa campagne, les qualifiant de« les Infiltrés ». Il a également accusé la coalition d’opposition, formée d’une vingtaine de partis de différents bords, de vouloir redistribuer les richesses de l’Inde aux musulmans.

Les analystes tablent depuis longtemps sur une victoire de M. Modi face à une alliance d’opposition, qui n’a pas désigné de candidat au poste de Premier ministre.

Plusieurs enquêtes judiciaires ouvertes contre ses opposants et une enquête fiscale qui a gelé cette année les comptes bancaires du Congrès, le plus grand parti d’opposition indien, ont encore renforcé son ascendant.

Les démocraties occidentales ont largement fermé les yeux sur les menaces contre les droits et libertés du pays, afin de préserver un allié précieux face à l’affirmation croissante de la Chine.

L’image de Narendra Modi a été renforcée dans son pays par l’influence diplomatique et économique croissante de l’Inde, qui a dépassé la Grande-Bretagne pour devenir la cinquième économie mondiale en 2022.

« En tant qu’Indien, je pense qu’il a apporté beaucoup de respect et de prestige à l’Inde au cours de son mandat »Shikha Aggarwal, 40 ans, a déclaré à l’AFP alors qu’elle quittait un bureau de vote samedi.

Les électeurs indiens ont voté en sept phases sur six semaines pour faciliter l’immense opération logistique d’organisation d’une élection dans le pays le plus peuplé du monde.

Le décompte et les résultats sont attendus mardi, mais les sondages à la sortie des urnes publiés après la fermeture des bureaux de vote samedi devraient donner une idée du vainqueur.

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