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Dérapage budgétaire : alertes ignorées, budget rectificatif refusé, « quoi qu’il en coûte »… 5 questions sur un potentiel scandale au sommet de l’Etat

l’essentiel
Le sujet de « L’Œil du 20 Heures », dévoilant des notes confidentielles sur les dérapages budgétaires, fait l’effet d’une bombe depuis sa diffusion le 10 octobre sur France 2. Avec plus de 6% de déficit public en 2024 contre 4,4% prévu par la loi de finances, 5,5% en 2023 contre 4,9% espérés, les langues se délient pour dénoncer la politique de l’autruche au sommet de l’Etat.

Dès le 28 novembre 2023, des notes confidentielles alertaient le ministère de l’Économie sur les sombres perspectives budgétaires qui s’annoncent pour les finances publiques. Des avertissements ignorés si l’on en croit l’enquête de la rédaction de « L’Œil du 20 Heures » France 2 qui a révélé ces notes le 10 octobre.

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Que savait réellement Bruno Le Maire des dérapages budgétaires de l’État ?

« La vérité éclatera plus tard » a mystérieusement déclaré à nos enquêteurs l’ancien ministre, alors que son bilan économique est pointé du doigt. pic.twitter.com/3rgSzDJPIe

— Le20h-France Télévisions (@infofrance2) 10 octobre 2024

Emmanuel Macron a-t-il délibérément ignoré les alertes à des fins électorales ?

Dans un article consacré aux dérapages budgétaires, Culture française se demande si Emmanuel Macron est « responsable » dans cette affaire. En retraçant la chronologie des différentes alertes reçues par Bercy depuis novembre 2023 sur le calendrier politique du pays, la rédaction s’interroge sur le rôle joué par l’instabilité à la tête de l’Etat : changement à Matignon, négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement autour de Gabriel Attal. , la campagne électorale européenne et enfin une longue séquence d’incertitudes jusqu’à l’arrivée de Michel Barnier à Matignon en septembre dernier. Le président a-t-il balayé la poussière sous le tapis pour ne pas perdre de voix ? « Personne n’était plus responsable de rien », se souvient Culture françaiseconcluant que « ce budget n’est pas (le) projet (d’Emmanuel Macron), mais son bilan ».

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Le « quoi qu’il en coûte » a-t-il alourdi le budget français ?

En septembre dernier, Bruno Le Maire, alors ministre de l’Economie démissionnaire, se vantait d’avoir « sauvé l’économie française », avec beaucoup de mesures motivées par le macroniste « quoi qu’il en coûte ». Mais le locataire de Bercy n’a-t-il pas tenté à plusieurs reprises de mettre un terme à ces mesures coûteuses ? C’est ce qui rappelle Le pointretour sur les « arbitrages censés freiner le dérapage des dépenses publiques », perdus par Bruno Le Maire. Conséquence de cette politique « d’ouverture totale des vannes » ? « On n’a même plus de quoi remplacer les rames de papier », comme le déplore un élu macroniste dans les colonnes de Indiquer.

Bruno Le Maire a-t-il été empêché de corriger la trajectoire budgétaire du pays ?

Selon l’hebdomadaire, le ministre de l’Économie était bien conscient d’une dégradation inquiétante du budget, mais aurait été « repoussé » par l’Elysée et Matignon à chaque alerte. Les échos Revenons en détail sur le projet de loi de finances rectificative (PLFR) visant à limiter la dérive du déficit à 4,9% en 2024, soutenu par Bruno Le Maire. Selon le quotidien, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, aurait fait pression sur le directeur de cabinet du ministre de l’Economie pour enterrer le projet. Mais Bruno Le Maire n’aurait pas baissé les bras, ce qui aurait suscité la colère du président et de son Premier ministre. Le PLFR a été enterré.

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A-t-il l’intention de tout révéler ?

Contacté par la rédaction de « L’Œil du 20 Heures », Bruno Le Maire s’est refusé à tout commentaire, indiquant seulement par SMS que « la vérité éclatera plus tard ».

Une commission d’enquête peut-elle faire la lumière sur cette affaire ?

Ce mercredi à 17 heures à l’Assemblée nationale, la commission des finances débutera l’examen du projet de budget 2025. Mais avant cela, les députés présents devront se prononcer sur l’ouverture d’une commission d’enquête sur le dérapage budgétaire. L’initiative revient à son président, le député NFP Éric Coquerel : « La meilleure façon de contrôler, c’est de comprendre pourquoi on a des chiffres qui varient à ce point en un an », a-t-il commenté.

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Selon AvisOutre les partis de gauche, le nouveau parti d’Eric Ciotti, l’UDR, soutient l’ouverture d’une commission d’enquête sur la « dérive des finances publiques » afin de faire le point sur les « dissimulations ». Le parti, allié du Rassemblement national, dispose également d’un groupe éponyme à l’Assemblée. Et ce dernier pourrait user de son « droit de tirage », c’est-à-dire imposer la création de cette commission d’enquête sans vote ni autre procédure.

Cammile Bussière

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