députés et sénateurs s’accordent pour réguler et réduire la niche fiscale
Sans grande difficulté, sénateurs et députés se sont mis d’accord, lundi 28 octobre, pour réduire les avantages fiscaux dont bénéficient les meublés de tourisme comme Airbnb et pour renforcer la régulation de ce marché en plein essor. Ces locations saisonnières, passées de 300 000 en 2016 à 1,2 million aujourd’hui, sont accusées de siphonner le parc locatif traditionnel et donc de contribuer à la pénurie de logements et à la flambée des prix de l’immobilier dans les zones les plus difficiles. plus attractif.
Les députés Annaïg Le Meur (Renaissance) et Iñaki Echaniz (Parti socialiste, PS) ont décidé, au printemps 2023, d’élaborer une proposition de loi transpartisane pour contenir cette vague. Leur texte « visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme au niveau local »très attendue par de nombreux élus locaux, a d’abord été adoptée à une très large majorité par l’Assemblée nationale en janvier 2024 puis, dans une version modifiée, à la quasi-unanimité par le Sénat, en mai.
Si la dissolution a brutalement interrompu ce parcours parlementaire, la crise aiguë du logement et le large consensus sur l’urgence d’agir ont remis le projet de loi à l’ordre du jour parlementaire, avec la convocation d’une commission mixte paritaire, réunissant députés et sénateurs.
Interdiction de louer des crépines thermiques
Ces derniers viennent donc de trouver un texte de compromis entre la version du Sénat et celle de l’Assemblée qui s’attaque, en premier lieu, à la niche fiscale dite « Airbnb ». Grâce à cette « carotte », les locataires d’hébergements touristiques classés peuvent désormais bénéficier d’une réduction forfaitaire de 71 % sur les loyers perçus, la réduction s’élevant à 50 % pour les meublés classiques, contre seulement 30 % pour les locations. « nu » longue durée. La proposition de loi modifiera donc cet équilibre : les hébergements touristiques classés et les chambres d’hôtes ne bénéficieront que d’un taux de réduction de 50 % (jusqu’à 77 700 euros) et les meublés non classés ne bénéficieront que d’un taux de réduction de 50 % (jusqu’à 77 700 euros). ) un taux de 30% (dans la limite de 15 000 euros).
Les co-rapporteurs auraient souhaité, à l’inverse, améliorer le taux de réduction des locations nues et longue durée de 30 % à 50 %, afin d’envoyer un signal fort aux propriétaires. Cette disposition n’a pas été retenue. Il devrait être réexaminé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025.
Outre la fiscalité, le projet de loi a permis d’autres rééquilibrages. Les meublés de tourisme seront également soumis à l’avenir à une obligation de diagnostic de performance énergétique (DPE). Il s’agit d’éviter une fuite de la location longue durée vers la location saisonnière de la part de propriétaires réticents à réaliser des travaux de rénovation. Pour éviter de les brusquer, les parlementaires ont fait une distinction entre flux et stock.
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