depuis la prise de parole de Karine Lacombe, les témoignages se multiplient – Libération
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Violences sexuellescas

Depuis les accusations de l’infectiologue contre l’urgentiste Patrick Pelloux, d’autres rapports ont émergé dans le monde hospitalier. Il subsiste un climat propice aux violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’une tradition de secret.

Une fois de plus, il aura fallu le témoignage d’une personnalité médiatique pour que la parole sur les violences sexistes et sexuelles en milieu hospitalier soit entendue. Dans une enquête sur Paris-Match Publié mercredi, Karine Lacombe, chef du service hospitalier des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine (Paris), accuse le médecin urgentiste des médias Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral ».

Dans son livre Les femmes sauveront l’hôpital (Stock, 2023), elle avait déjà décrit le « regard lubrique, mains errantes » et le « comportement dominant » de ce médecin senior dont la réputation était déjà « bien établi ». Sans citer de noms, à l’époque. Désormais identifié, Patrick Pelloux a assuré qu’il n’avait pas « Je n’ai jamais attaqué personne » mais a admis avoir été « grossier » dans le passé. Dans la foulée, le syndicat des internes des hôpitaux de Paris a lancé un appel à témoignages. Ils se multiplient déjà sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #Metoohospital.

Des violences déjà dénoncées

« Depuis quarante-huit heures, les témoignages affluent », confirme Kahina Sadat, vice-présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine (Anemf). Ce n’est cependant pas une surprise. Depuis plusieurs années, des associations dénoncent ces violences. Dans une enquête Anemf réalisée en 2021, 38,4% des étudiantes en médecine déclarent avoir subi du harcèlement sexuel lors de leurs stages hospitaliers, soit 49,7% des « remarques sexistes »et 5,2% de « des gestes inappropriés »mains sur les fesses, attouchements et autres « gestes sexuels ».

« Cela fait des années que nous le dénonçons », souligne Pauline Bourdin, représentante de la Fnesi, principal syndicat des étudiants infirmiers, qui a également réalisé une enquête en 2022. Une aspirante infirmière sur six affirmait avoir été victime d’agressions sexuelles lors de sa formation, principalement en milieu hospitalier. . Les victimes décrites « mains sur la cuisse »de la « massages » Ou « bisous » indésirables par les collègues et les superviseurs.

Mais la culture hospitalière entretient le secret. D’abord parce que la médecine souffre « d’une culture du fusil » OMS « banalise le sexe pendant les études » Et « expose à l’humour sexiste », décrit Florie Sullerot, présidente de l’Intersyndicale nationale des internes de médecine générale (Isnar-IMG). Exemple : dans certains internats, les élèves mangent devant des fresques obscènes, qui peuvent représenter « même des scènes de viol ». À quoi s’ajoute une hiérarchie forte, au-dessus de laquelle siègent souvent les hommes, malgré la féminisation du métier. Et les cas sont souvent couverts.

Banalisation

Selon la journaliste Cécile Andrzejewski, auteur de Silence sous le chemisier, le dévouement de certains membres du personnel envers leur patient ne contribue pas à briser ce silence. « Il y a cette idée persistante que face à la mort, aux choses sérieuses, il faut nous libérer, sans tabou sur le corps, mais du coup c’est ‘no limit' », analyse également Delphine Giraud, co-présidente de l’Association nationale des sages-femmes orthogéniques (ANSFO).

Face à la vague de témoignages, le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, a promis ce vendredi « associations, employeurs et professionnels » Pour « travailler à une réponse globale et ferme ». Avec un commentaire attendu : « Le sexisme et les violences sexuelles n’ont pas leur place dans les hôpitaux. »

« L’hôpital est le reflet de la société » et les violences « pratiquez-y comme ailleurs », souligne Rachel Bocher, psychiatre et présidente de l’intersyndicale des praticiens hospitaliers INPH. Elle assure qu’à ce jour elle n’a pas reçu « de vague ou montée de plaintes ».

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