L’abattement est-il toujours présent après cette lourde défaite de l’UBB en finale contre Toulouse (59-3) ?
Je ne vais pas vous dire que je suis content, mais je ne suis jamais à terre très longtemps. Vendredi soir, j’étais malheureux et triste. Mais mon tempérament est de m’accrocher. Je sais que le sport de haut niveau est encore plus dur que le business. On a pris beaucoup de coups ces seize dernières années, on en a toujours pris. Ma nature est de me dire : « Voilà où on en est. Quelle analyse fait-on de la situation ? Que doit-on améliorer ? Et comment fait-on ? » En général, on trouve beaucoup de motivation dans les échecs. Depuis le soir de la défaite, je travaille, au moins dans ma tête, pour trouver des sources d’amélioration avec Yannick (Bru, le manager).
L’abattement est-il toujours présent après cette lourde défaite de l’UBB en finale contre Toulouse (59-3) ?
Je ne vais pas vous dire que je suis content, mais je ne suis jamais à terre très longtemps. Vendredi soir, j’étais malheureux et triste. Mais mon tempérament est de m’accrocher. Je sais que le sport de haut niveau est encore plus dur que le business. On a pris beaucoup de coups ces seize dernières années, on en a toujours pris. Ma nature est de me dire : « Voilà où on en est. Quelle analyse fait-on de la situation ? Que doit-on améliorer ? Et comment fait-on ? » En général, on trouve beaucoup de motivation dans les échecs. Depuis le soir de la défaite, je travaille, au moins dans ma tête, pour trouver des sources d’amélioration avec Yannick (Bru, le manager).
Que ressort-il de tout cela ?
Le constat, et tout le rugby français le partage, c’est qu’on est face à un Stade Toulousain qui est fort depuis 40 ans. C’est comme une entreprise qui tourne bien, au fur et à mesure, elle améliore les petits détails et elle devient un rouleau compresseur. En plus de cela, ils ont une génération exceptionnelle, sûrement la meilleure équipe que la France ait jamais eue, et le meilleur joueur du monde de tous les temps, qui en plus est arrivé frais comme un roc pour cette finale.
Ce n’était pas le cas de l’UBB…
Il y a eu la Coupe du Monde, le Tournoi… Le nombre de joueurs demandé à l’UBB est anormal. En plus de ça, on a joué dur la Champions Cup, le Top 14 est plus dur chaque année. Arriver quand même à disputer un quart de finale de Champions Cup et une finale de Top 14 en passant par les barrages, je me dis que c’est une sacrée saison. Après, en finale, il n’y avait plus d’essence dans le moteur…
Le score de cette finale ne ternit-il pas tout ?
Bien sûr que ça gâche un peu les choses. Mais on ne peut pas s’arrêter là. Je vois bien le fair-play des Toulousains et les nombreux messages qu’on peut recevoir. Oui, le score est lourd. Mais tout le monde nous dit qu’on a fait une belle saison, qu’on progresse. Il ne faut pas s’attarder sur cette finale, il faut passer à autre chose.
L’écart avec le Stade Toulousain n’est-il pas trop grand à combler ?
Ce n’est pas si grand. On est en finale contre eux, ils ont le premier centre de formation, nous avons le deuxième… On est partout à leurs trousses. Ils ont pris une grande avance parce qu’ils ont commencé il y a longtemps. Nous devons travailler dur. Plus qu’eux. Je ne suis pas jaloux d’eux. Les gens qui réussissent m’ont toujours inspiré.
L’UBB a réussi à passer les demi-finales. La prochaine étape pour espérer aller au bout est de décrocher la qualification tout en évitant les barrages ?
Oui, on voit bien que pour tenter de remporter un titre, il vaut mieux éviter les barrages. Cette saison, nous avons joué trois matches de phase finale en douze jours. Cela ne suffit pas à nous mettre dans une position favorable pour aller jusqu’au bout. Il faut donc espérer finir dans le top 2. Mais avant de commencer la saison prochaine, on va surtout essayer de finir dans le top 6 car ça risque d’être une nouvelle guerre nucléaire (rires).
L’UBB avait un meilleur effectif que la saison dernière, mais pour gagner un Brennus, n’en faut-il pas deux comme ça ?
Je ne suis pas convaincu que l’effectif était beaucoup meilleur que l’an dernier. Il s’est un peu amélioré. Mais je pense que nos jeunes ont confirmé et que le staff a fait un excellent travail, ils ont fait progresser ce groupe. L’effectif sera un peu meilleur l’an prochain, mais il faudra travailler davantage pour dire que nous sommes armés pour aller au bout. Sans insulter nos attaquants, il faut ajouter de la qualité au pack. Mais avec Bochaton, Gazzotti, Depoortere, Bielle-Biarrey… on a une belle génération que tous les présidents rêvent d’avoir. Ils ont de la qualité, un état d’esprit irréprochable. Cela donne beaucoup de confiance. Mais il faut continuer à être pertinent dans le recrutement. Ce n’est ni un bon président, ni un bon manager, ni un bon directeur commercial qui font la différence dans un club. Le recrutement, c’est la clé.
Allez-vous franchir un véritable cap à ce niveau pour la saison 2025-2026 ?
Prenez ce groupe de qualité tel qu’il est aujourd’hui, il va encore s’améliorer la saison prochaine mais pas encore de manière très significative. Est-ce suffisant pour gagner ? Peut être pas. Nous ciblons donc. Je sais par expérience qu’il faut anticiper le plus possible.
Où en sont les discussions pour prolonger Matthieu Jalibert (contrat se terminant en juin 2025) ?
Matthew a une proposition à laquelle il n’a pas encore donné suite. La balle est dans son camp.
Qu’a apporté le nouveau staff de Yannick Bru cette saison ?
Plusieurs choses. Il y a d’abord un état d’esprit, tout le monde est sur la même longueur d’onde. Il y a de la gentillesse, de l’humilité, de la solidarité. Et il y a l’expérience. Plus on avançait dans la saison, mieux je retrouvais Yannick, surtout quand on attaquait les phases finales. Tous ses discours et décisions étaient opportuns. J’ai ressenti l’expérience. Et sur un plan plus technique, ce staff nous a permis de progresser dans certaines phases de jeu, notamment au niveau de l’organisation offensive.
« L’idée c’est de se dire qu’on va se donner petit à petit encore plus de moyens »
Qu’attendez-vous de la saison prochaine ?
Vous voulez toujours faire aussi bien. Mais on ne fera pas la finale tous les ans, il ne faut pas rêver, c’est impossible. Seul Toulouse peut prétendre à cela. Aujourd’hui, on ne peut parler que du top 6. Après, on verra comment se déroule la saison mais il y aura encore onze ou douze clubs avec des arguments pour entrer dans le six. Cela demandera quand même beaucoup d’énergie. L’idée est de se dire qu’on va se donner encore plus de moyens progressivement. Et nos résultats doivent s’améliorer par rapport à nos cycles précédents. Je veux être ambitieux mais pas prétentieux.
L’UBB est l’un des rares clubs, avec Toulouse et La Rochelle, à ne pas se retrouver dans le rouge financièrement. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
C’est intéressant de voir que ce sont trois clubs très ancrés dans leur ville et leur département, qui sont dans l’économie réelle, même si parfois, j’ai pu être président mécène. Les trois dernières années ont été bonnes pour l’UBB car il y a eu beaucoup d’aide et de solidarité de la part des partenaires. Le vrai budget, sans aide exceptionnelle, c’est celui de la saison prochaine. Et on a bon espoir d’arriver à l’équilibre. Et là, on sera dans une économie réelle sans éléments extérieurs. C’est une grande satisfaction car si on arrive enfin à remettre l’UBB à l’équilibre, c’est un vrai pas en avant pour stabiliser le club sur le long terme. Mais tout cela n’est possible qu’en maintenant le niveau des résultats sportifs. On lance notre campagne d’abonnement, on a le sentiment qu’on va pulvériser notre record. On a besoin de tout ça pour faire vivre le club.
Et aussi
» Sud Ouest « En kiosque, un numéro spécial de 32 pages revient sur la saison 2023-2024 de l’UBB.
Invité de TV7. Laurent Marti sera l’invité de l’émission « Top Rugby » ce soir (19h) sur la chaîne TV7.