Le plus jeune président de la Ve République, au moment de son élection, a participé à plus de commémorations que ses prédécesseurs. Emmanuel Macron a notamment une affection personnelle pour les figures héroïques qui ont façonné la République.
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Emmanuel Macron préside, jeudi 6 juin, les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement. Depuis son entrée à l’Élysée, le chef de l’État a multiplié ces cérémonies mémorielles, plus que ses prédécesseurs. Depuis 2017, les célébrations se succèdent. Anniversaires historiques, comme les « itinérances mémorielles » de l’automne 2018 pour le centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, drames actuels bien sûr pour honorer les victimes du terrorisme ou les soldats morts pour la France. Mais aussi plus d’une vingtaine d’hommages, souvent dans la cour des Invalides, pour des personnalités aussi diverses que Jean D’Ormesson et Jean Daniel, l’amiral Philippe de Gaulle et Robert Badinter, ou encore Jean-Paul Belmondo et Johnny Halliday. Sans oublier les panthéonisations de Simone et Antoine Veil, de l’écrivain Maurice Genevoix, de Joséphine Baker ou encore en février dernier, de Missak et Mélinée Manouchian et leurs camarades résistants de l’Affiche Rouge.
Pour le plus jeune président de la Ve République, âgé de seulement 38 ans en 2017, c’était une manière, dès son élection, de densifier son caractère, et d’inscrire sa présidence assez inattendue dans le continuum de l’histoire de France. Emmanuel Macron a aussi un attachement personnel pour les figures héroïques qui ont façonné la République et pour le faste cérémonial qui leur fait écho. Enfin le président de « En même temps » j’essayais parfois de « réconcilier les souvenirs » marqué par les conflits passés, par exemple la guerre d’Algérie. Ses prédécesseurs avaient largement amorcé ce travail mémoriel, depuis le discours du Vel d’Hiv de Jacques Chirac en 1995 jusqu’aux discours de François Hollande sur l’esclavage, la colonisation ou le 17 octobre 1961. En effet, pendant une trentaine d’années, pour vanter les pages glorieuses de l’histoire de France ou pour exprimer leur repentir pendant les heures les plus sombres, les présidents successifs se tournent volontiers vers le passé. Comme si le pays tout entier sombrait dans une sorte de nostalgie.
Des hommages qui ne sont pas dénués d’arrière-pensées politiques. Quand Emmanuel Macron panthéonise Joséphine Baker ou le couple manouchien, ces étrangers qui ont choisi la France et la Résistance, il appelle les Français à la vigilance à l’heure où Marine Le Pen et le RN progressent. Un message d’alerte renouvelé en cet anniversaire du Débarquement, alors que c’est l’extrême droite qui menace dimanche de déferler sur tout le continent européen.