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Depuis 20 ans, la loi autorise les élèves musulmans à manquer l’école pour l’Aïd-el-Fitr

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Une circulaire en vigueur depuis 2004 encadre l’absence des étudiants pour certaines fêtes religieuses autres que catholiques ou protestantes. Les fêtes juives, orthodoxes, bouddhistes et arméniennes sont également concernées.

De nombreux étudiants devraient manquer à l’appel ce mercredi 10 avril. Chaque année, ces pléthores d’absences dues aux célébrations de l’Aïd-el-Fitr, qui marquent la fin du ramadan chez les musulmans, suscitent la polémique. Beaucoup de gens l’ignorent, mais en réalité ces absences sont prévues par la loi française depuis 2004.

Cette autorisation fait suite à la loi du 15 mars 2004 qui a récemment fêté son vingtième anniversaire. Soutenue par le gouvernement Raffarin sous la présidence de Jacques Chirac, elle interdit dans les écoles publiques, collèges et lycées, le port de tenues manifestant ostensiblement l’appartenance religieuse de l’élève.

Son cadre d’application est prévu par la circulaire du 15 mai 2004. Celle-ci est signée par le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, un certain François Fillon. Cette circulaire demande notamment que pour les grandes fêtes religieuses autres que catholiques ou protestantes, des autorisations d’absence puissent être accordées aux étudiants, ces fêtes ne coïncidant pas avec un jour férié du calendrier français.

« Pas d’examens ni de tests importants »

« Des autorisations d’absence doivent être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour chômé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au Bulletin officiel de l’Éducation nationale. détaille la circulaire. (…) L’institution éducative et universitaire, quant à elle, doit prendre les mesures nécessaires pour qu’aucun examen ou test important ne soit organisé le jour de ces grandes fêtes religieuses.»

Chaque année, l’Éducation nationale publie une liste des grandes fêtes religieuses pouvant donner lieu à des demandes d’autorisation d’absence. Pour cette année scolaire 2023-2024, les trois fêtes musulmanes concernées, Mawlid Ennabi, Eid-el-Fitr et Eid-el-Adha étaient respectivement programmées le 27 septembre 2023, le mercredi 10 avril 2024 et le 17 juin 2024. A ces dates , l’absence des étudiants ne peut donc être pénalisée.

Etudiants ou fonctionnaires, le même calendrier des jours fériés

Attention, les étudiants ou familles musulmanes ne sont pas les seules concernées. Plusieurs fêtes spécifiques aux confessions juive, orthodoxe, bouddhiste et arménienne sont également prises en compte. Ce sont Roch Hachana, Yom Kippour et Chavouot pour les Juifs ; de la Théophanie, du Grand Vendredi Saint et de l’Ascension pour les orthodoxes ; du festival Vesak pour les bouddhistes ; de la fête de la Nativité, de la fête des Saints Vartanants et de la commémoration du 24 avril pour les Arméniens.

En réalité, cette circulaire du 15 mai 2004 ne fait que reprendre le contenu d’une autre circulaire beaucoup plus ancienne. Daté du 23 septembre 1967, il accorde spécifiquement aux fonctionnaires – et pas seulement à ceux de l’Éducation nationale – ce même régime d’absence exceptionnelle pour fête religieuse. C’est pourquoi cette liste est publiée chaque année conjointement au Bulletin Officiel de l’Éducation Nationale et du Ministère de la Fonction Publique. Autrement dit, depuis 2004, les étudiants peuvent bénéficier des mêmes congés que les fonctionnaires pour les fêtes religieuses.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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