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Depuis 18 mois, cette commune des Alpes-Maritimes recherche désespérément un nouveau médecin

Malgré un cabinet flambant neuf, la promesse d’une agréable qualité de vie entre mer et montagne et la présence de nombreux services sur place, Touët-sur-Var n’arrive pas à recruter un médecin généraliste.

Le Figaro de Nice

Depuis seize mois, une grande banderole flotte au-dessus de la rue principale de Touët-sur-Var, dans l’arrière-pays niçois (Alpes-Maritimes), entre les façades en pierre de deux maisons. « La municipalité cherche son médecin généraliste » est écrit en lettres capitales. Une publicité originale déployée après le départ en mai 2023 du médecin en place, parti rejoindre son mari près de Chamonix. « Nous pensions trouver rapidement un remplaçant »confie le conseiller Roger Ciais. Un an et demi plus tard, c’est un peu la douche froide. « On ne désespère pas, mais c’est quand même incompréhensible »il se lamente, alors qu’aucun remplaçant n’a été trouvé à ce jour.

Car pour « attirer » son médecin généraliste, la commune de 750 âmes avait mis les petits plats dans les grands dès le départ. Pour l’arrivée de l’ancien médecin parti sur les sommets alpins, un cabinet sur mesure avait été aménagé dans l’ancienne école, avec tout le matériel nécessaire à l’exercice de la profession. A sa demande, un nouveau studio flamand avait également été installé pour accueillir un stagiaire de manière ponctuelle. Le tout pour la bagatelle de 500 euros par mois, dont 100 euros pour le studio. Pas de souci non plus pour la patientèle, comme le rappelle le bourgmestre : « Quand il est parti, notre médecin avait un agenda de rendez-vous bien rempli pour un mois, voire un mois et demi ! Aux résidents de Touët s’ajoutent ceux de la maison de retraite voisine. »

Qualité de vie et services

La mairie de la petite cité de caractère, située à 45 minutes de Nice, revendique également une qualité de vie incomparable, entre mer et montagne.Nous sommes dans une zone de revitalisation rurale avec tous les services que l’on peut demander. Nous avons une boucherie, une ferme biologique, une épicerie, un bureau de tabac, une médiathèque, une salle de sport, trois restaurants, une boulangerie et même un théâtre municipal.il énumère précisément. Un cadre dans lequel se sont glissés au fil des années une orthophoniste, un ophtalmologue, deux kinésithérapeutes, un cabinet d’infirmières libérales… Sans oublier un cabinet dentaire installé dans l’ancienne mairie. Un puzzle presque complet auquel il ne manque qu’une pièce, celle du médecin généraliste. « Sans « Pour ce service, il faut parcourir dix kilomètres jusqu’à Puget-Théniers pour le consulter », Roger Ciais respire.

En plus de la banderole, le maire s’est rendu dans les écoles de médecine pour chercher un bon candidat, sans grand succès. « Les jeunes préfèrent travailler en ville, plus personne ne veut venir à la campagne et c’est dommage. D’abord parce que les médecins de la région gagnent très bien leur vie mais aussi parce que les médecins de campagne d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que ceux d’hier. Notre ancien médecin travaillait exclusivement via la plateforme Doctolib. »Paradoxalement, Roger Ciais, qui pensait trouver rapidement un jeune médecin « du coin », a été mis en contact avec trois candidats potentiels : un Grec, une Espagnole et un Libanais. Mais aucun des trois n’a finalement donné suite à la démarche.

Dans le département, malgré la présence d’environ 2 200 médecins généralistes, plusieurs secteurs souffrent particulièrement de la désertification médicale. A l’image de la vallée de l’Esteron, toute proche de Touët-sur-Var. « Que voulez-vous, le seul chiffre qui augmente aujourd’hui, c’est le nombre de départs à la retraite ! »plaisantait en mai 2023 le professeur Philippe Paquis, neurochirurgien à Nice et président du Conseil de l’Ordre des médecins des Alpes-Maritimes, interrogé sur le sujet.Il est de notoriété publique que l’arrière-pays est sous-densé en termes de services médicaux. C’est un problème national auquel nous avons échappé un temps grâce à la qualité de vie offerte par la Côte d’Azur, mais qui nous touche aujourd’hui comme partout ailleurs. »il avait analysé.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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