Denis parle de sa maladie dans un livre
Par
Maxime Davout
Publié le
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» Là la bipolarité, c’est mon chagrin secret », « comme un poisson sans eau », « un handicap saisonnier »… Dans un recueil, Denis, habitant d’une commune proche de Homme (Sarthe), a écrit noir sur blanc sa pensée.
Mots rassemblés dans un livre
Drôles, décalés, mélancoliques… ils ont été réunis dans un petit livre intitulé « Bipolarium ».
Le premier signe de la maladie est sa compagne et aide-soignante, Sylvie, qui nous reçoit chez elle. Denis ne viendra pas… « Il a besoin de dormir. Il n’a pas travaillé depuis 10 ans », dit-elle. Lorsqu’ils se sont rencontrés en 1998, « il n’était toujours pas sous traitement ».
« Ce qui ressemblait à une dépression »
L’affection qui touche Denis est apparue bien plus tôt, dans sa jeunesse, lorsqu’il a dû partir à l’armée. « À ce moment-là, ce qui semblait être une dépression a commencé », se souvient Sylvie. « Il y est quand même allé. »
L’homme a ensuite été hospitalisé. Et sa famille s’est retrouvée « avec un diagnostic mais sans savoir quoi en faire ».
Alcoolisme, retrait de permis, prison, tentative de suicide… « Il ne réagissait plus aux antidépresseurs », poursuit son soignant. « L’alcool devient une sorte de compensation quand les choses ne vont pas bien. »
« Des phrases que j’ai trouvées particulièrement poétiques »
Séparée un temps de son compagnon, Sylvie a néanmoins gardé contact. «Nous nous sommes écrit. Et parfois il y avait phrases que j’ai trouvé particulièrement poétique. »
L’idée d’en faire une collection a germé. Ses proches ont commencé à fouiller dans les cahiers et les lettres…
Le résultat est ce petit recueil, initialement destiné aux proches, « Bipolarium », d’une soixantaine de pages, composé d’une succession d’aphorismes. Certaines de ces idées évoquent directement la bipolarité, le malaise… D’autres sont plus légères. « Denis a sélectionné les phrases qu’il souhaitait partager. »
« Comprenez ce qui se passe dans votre tête »
L’objectif désormais : trouver un éditeur et « laisser une trace », comme l’explique Sylvie :
Pouvoir partager avec ses proches et les autres ce que vit une personne qui souffre de cette pathologie est loin d’être facile. Cela n’excuse pas un comportement déplacé, mais cela vous aide à comprendre ce qui se passe dans votre tête.
La bipolarité reste une maladie peu connue en France et touche entre 1 et 2,5 % de la population. L’ancien présentateur télé, Sylvain Augier, décédé en mars 2024, en souffrait.
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