Le moustique tigre, désormais présent dans 78 départements français, fait peser une menace d’épidémie d’arbovirose en métropole, indique l’Anses, l’Agence nationale de l’alimentation, de l’agriculture et du développement rural, dans une étude.
C’est un scénario glaçant. Rédigé dans le cadre d’une expertise collective de l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire, à la demande de la Direction générale de la santé, il projette la France métropolitaine dans une épidémie quasi certaine, et très imminente, d’ici cinq ans, de dengue, de Zika ou de chikungunya, ces arbovirus liés à la présence du moustique tigre.
« Les experts estiment actuellement qu’une épidémie d’arbovirose, tous virus confondus, a une probabilité comprise entre 6 et 7 sur une échelle de 0 à 9 de se produire dans les cinq prochaines années. »conclut l’Anses, qui rappelle que le « tigre » est désormais présent dans 78 départements de France métropolitaine, sous l’effet du changement climatique et de la hausse des températures.
La dengue est particulièrement surveillée : « En 2022, il y a eu 66 cas autochtones de dengue, c’est-à-dire des personnes infectées localement, soit autant que le nombre total de cas autochtones au cours des dix années précédentes. »
Au 11 septembre 2024, un recensement de Santé publique France fait état de 46 cas autochtones de dengue en France métropolitaine et de cinq cas autochtones de chikungunya.
« En cas d’épidémie, les moyens de prévention et de contrôle des arboviroses pourraient être rapidement saturés », alerte, basée sur des échanges avec les acteurs impliqués dans la surveillance et la lutte antivectorielle, Véronique Raimond, économiste de la santé au Département Sciences Sociales, Economie et Société de l’Anses, coordinatrice de l’étude avec Émeline Barrès, du Département Evaluation des Risques de l’agence.
Les experts estiment que « que le système de santé serait mis à rude épreuve en cas d’épidémie majeure »avec « un risque de saturation » qui mettrait « les plus défavorisés » en première ligne : « Il est connu que les épidémies aggravent les inégalités sociales. »
Sur le plan économique, si c’est « Il est peu probable qu’une épidémie d’arbovirus en France ait un impact fort sur l’économie mondiale »Elle « pourrait affaiblir certains secteurs » et particulièrement le tourisme.
L’alerte intervient alors que l’agence régionale de santé de la Réunion s’inquiétait, ce vendredi 13 septembre, d’une « risque d’épidémie »sur l’île, après la détection d’un sixième cas autochtone de chikungunya.
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