Les nouvelles les plus importantes de la journée

Dengue, chikungunya, Zika… Les maladies virales transmises par les moustiques gagnent du terrain en France métropolitaine

Dengue, chikungunya, Zika… Les maladies virales transmises par les moustiques gagnent du terrain en France métropolitaine

LLa dengue circule en France métropolitaine. Selon le dernier bulletin de Santé publique France publié mercredi 28 août, plus de 20 cas ont été recensés dans le sud-est de la France. Ces cas ont la particularité d’être autochtones. Les personnes infectées n’ont pas voyagé récemment dans une zone où circule le virus, mais ont été contaminées localement. La vingtaine de cas, localisés entre le Var, le Vaucluse, le Gard, la Drôme et les Alpes-Maritimes, ne surprend pas le professeur Denis Malvy, infectiologue au CHU de Bordeaux et spécialiste des maladies tropicales et des voyages. « Il y a deux ans, dans tout le sud de la France, mais pas dans l’ex-Aquitaine, une soixantaine de cas de dengue autochtone ont été recensés. Nous vivons avec ce risque et nous devons nous y préparer – sans en avoir peur. »

En Gironde, la société Altopictus est chargée de réaliser des opérations de démoustication en lien avec l'Agence Régionale de Santé.


En Gironde, la société Altopictus est chargée de réaliser des opérations de démoustication en lien avec l’Agence Régionale de Santé.

Laurent Theillet / SO

La dengue, le virus Zika, le chikungunya et la fièvre du Nil occidental sont des maladies virales transmises par les piqûres de moustiques. Sous nos latitudes, le moustique tigre pour les trois premiers, et le moustique Culex – notre bon vieux moustique indigène – pour le dernier.

Il n’y a pas d’épidémie à craindre puisque ces maladies peuvent être traitées. Même si, parfois, elles donnent lieu à des complications. Dans son dernier rapport, Santé publique France fait également état de cas importés de patients. Ces patients reviennent de zones où circulent ces virus, notamment d’outre-mer. Ainsi, du 1euh Entre mai et le 27 août, 1 164 cas importés de dengue ont été recensés en France métropolitaine, auxquels s’ajoutent douze cas importés de chikungunya et trois de Zika.

Opérations de lutte contre les moustiques nécessaires

Bien évidemment, cette évolution de la situation sanitaire ne laisse pas les autorités indifférentes. Santé publique France indique que « chaque détection d’un cas de dengue, de chikungunya ou de Zika donne lieu à des investigations épidémiologiques et entomologiques pour déclencher rapidement des mesures de lutte anti-vectorielle et ainsi limiter le risque de transmission locale du virus. Lorsqu’un cas autochtone est identifié, les mesures sont renforcées avec la mise en œuvre de deux traitements de démoustication adulticides dans un périmètre étendu d’environ 300 mètres. »

Le professeur Malvy en témoigne. Il dit signaler un à deux cas de transmission de dengue par semaine dans son seul service du CHU de Bordeaux. « Ce sont des cas importés pour l’instant, mais leur nombre augmente. A chaque fois, nous le signalons pour que les préfectures et les villes puissent procéder à une démoustication dans une zone donnée. Le patient virémique a de la fièvre. Si un moustique le pique, l’insecte devient porteur du virus et peut, en piquant une personne derrière lui, transmettre le virus. Il faut donc absolument réaliser cette opération de démoustication dans toutes les zones où le patient a vécu depuis un certain temps. »


Opération de démoustication en Gironde avec Altopictus, opérateur désigné par l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine.

Laurent Theillet / SO

Les agences régionales de santé sont très mobilisées sur le terrain pour contenir d’éventuelles transmissions. Ce travail repose sur la sensibilisation des professionnels de santé des secteurs concernés et de la population générale, et sur des enquêtes en porte-à-porte à proximité des cas connus pour identifier d’éventuels autres cas.

Des vaccins bientôt disponibles

Il est clair qu’aujourd’hui, le moustique tigre a élu domicile dans nos régions et, avec lui, les risques associés. « Les virus vont aussi finir par s’implanter via la transmission interhumaine, cela va vite », note le Pr Malvy. « On s’attend d’une année sur l’autre aux premiers cas de dengue autochtone en Aquitaine, et on s’y prépare. C’est inéluctable. Le moustique tigre est désormais notre bébé. Il a fini par s’implanter, même s’il est d’origine tropicale. Il s’est adapté en raison du réchauffement climatique, avec une attirance particulière pour le milieu urbain. Notre bon vieux moustique Culex, qui est né ici, transmet désormais la fièvre West Nile. En 2022 et 2023, nous avons connu une épidémie majeure en Gironde avec une trentaine de patients atteints, des chevaux malades. Cette année, la fièvre West Nile nous laisse tranquilles, un peu de répit. »

La dengue qui sévit actuellement dans le pays est une maladie généralement sans gravité, au cours de laquelle le patient présentera de la fièvre et des douleurs articulaires. « Au CHU, on voit les cas les plus « KO », souligne le professeur Malvy. Cette forme de grippe peut être fragile, notamment chez les enfants de moins de 5 ans et les personnes souffrant de comorbidités. C’est une maladie vicieuse qui, contractée une fois, peut se révéler beaucoup plus grave lors de la deuxième infection. Des vaccins sont en cours de déploiement. Il faudrait bientôt vacciner les groupes à risque. »

Quitter la version mobile