Sanofi a annoncé ce vendredi qu’il négociait avec le fonds d’investissement CD&R pour céder le contrôle de sa filiale Opella, chargée notamment de la fabrication du Doliprane.
Des parlementaires de tous bords ont exhorté ce vendredi 11 octobre le gouvernement à bloquer, au nom de la souveraineté sanitaire française, la vente d’Opella, filiale de Sanofi chargée notamment de la fabrication du Doliprane. Le Doliprane, médicament le plus vendu en France, est sur le point de passer sous pavillon américain, Sanofi ayant annoncé ce vendredi négocier avec le fonds d’investissement CD&R pour céder le contrôle de sa filiale.
Une opération qui « pose un problème très préoccupant pour notre sécurité nationale », écrivent une soixantaine de députés des groupes Ensemble pour la République (ex-Renaissance), Horizons, Démocrate (ex-MoDem) et Droite républicaine (ex-LR), à l’initiative du député Charles Rodwell (EPR). « Le Doliprane est un médicament essentiel pour la santé de millions de Français »UN « succès pour le groupe Sanofi »et l’opération irait à l’encontre du « restauration de la souveraineté française en matière de santé »préviennent-ils dans une lettre commune au ministre de l’Économie Antoine Armand.
Wauquiez monte au créneau
Ils demandent au gouvernement d’invoquer un article du Code monétaire et financier lui permettant de soumettre à autorisation préalable les investissements étrangers dans les secteurs sensibles. Plus tôt ce vendredi, ce sont les députés de La France insoumise qui ont demandé au gouvernement de bloquer le transfert. « Ces gens font sauter le champagne en désindustrialisant la France »ils ont dénoncé, pointant du doigt « une vente à hauteur de 15 milliards d’euros… et 7 milliards de cadeaux aux actionnaires en perspective ».
Le chef du groupe Droite républicaine, Laurent Wauquiez, et le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale, Yannick Neuder (DR), ont également écrit au ministre avec la même demande : « il est essentiel que l’État agisse pour protéger nos fleurons industriels et assurer la souveraineté sanitaire de la France ». Selon Les échos l’acheteur américain potentiel a proposé plus de 15 milliards d’euros pour mettre la main sur Opella, qui se targue d’être le numéro trois mondial des médicaments sans ordonnance, des vitamines, des minéraux et des compléments alimentaires.
Cette filiale chapeaute une centaine de marques dont le populaire Doliprane mais aussi Mucosolvan, Maalox et Novanuit. Les ministres de l’Economie, Antoine Armand, et de l’Industrie, Marc Ferracci, ont demandé vendredi des engagements de Sanofi et du futur repreneur pour garantir le «maintenir les sièges et les centres de décision sur le territoire national» Et « l’empreinte industrielle française d’Opella ».