déjà plus de 180 morts et 700 blessés
Israël a mené lundi matin des dizaines de frappes contre le Hezbollah pro-iranien dans le sud et l’est du Liban, après avoir lancé un avertissement à la population et promis de nouvelles frappes « de grande ampleur » sur la plaine de la Bekaa en début d’après-midi. « Dans la matinée, il y a eu environ 150 frappes aériennes » visant « plus de 300 sites du Hezbollah », a indiqué un porte-parole de l’armée, précisant plus tard que celles-ci avaient eu lieu de 6H30 à 7H30 (5H30 à 6H30 heure de Paris). Le dernier bilan du ministère de la Santé fait état de 182 morts et plus de 700 blessés, dont des enfants, des femmes et des secouristes.
Lundi après-midi, le Hezbollah a annoncé avoir bombardé trois cibles dans le nord d’Israël « en réponse » aux frappes intensives. Le Premier ministre libanais Najib Mikati a dénoncé un « plan de destruction » israélien. « L’agression israélienne persistante contre le Liban est une guerre d’extermination à tous égards, un plan de destruction visant à anéantir les villages et les villes libanaises », a-t-il déclaré dans un communiqué. Il a appelé « l’ONU et son Assemblée générale ainsi que les pays influents (…) à dissuader l’agression ».
« Un autre Gaza »
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé dimanche sa crainte que le Liban ne devienne « un autre Gaza », en référence à la guerre dans le territoire palestinien entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.
L’armée israélienne met en garde contre des frappes « plus importantes »
L’armée israélienne a conseillé aux citoyens libanais de « s’éloigner des cibles du Hezbollah » dans le sud du Liban, ajoutant que les frappes visant le mouvement islamiste « continueraient dans un avenir proche » et qu’elles seraient « plus larges et plus précises ». « Des habitants de Beyrouth et de plusieurs régions ont reçu des messages sur le réseau fixe, dont la source est l’ennemi israélien, leur demandant d’évacuer rapidement les lieux où ils se trouvent », a prévenu l’agence de presse officielle libanaise ANI. Le bureau du ministre de l’Information Ziad Makari à Beyrouth a indiqué avoir reçu un tel appel.
L’ANI a rapporté dans le même temps que « des avions de guerre ennemis ont lancé (…) plus de 80 frappes aériennes en une demi-heure », ciblant des zones du sud du Liban, en même temps que « des raids intenses dans la vallée de la Bekaa » à l’est du pays. Des correspondants de l’AFP dans le sud et l’est du pays ont fait état de frappes intenses.
Le puissant Hezbollah a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023 en « soutien » au Hamas, son allié, promettant de continuer à attaquer Israël « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza ».
Objectif : le retour des résidents israéliens dans le nord du pays
Le gouvernement israélien a désormais inscrit dans ses objectifs de guerre le retour dans le nord d’Israël de dizaines de milliers d’habitants qui ont fui à cause des tirs du Hezbollah. « Nous sommes déterminés à faire en sorte que les habitants du nord puissent rentrer chez eux en toute sécurité. Aucun pays ne peut tolérer que l’on tire sur sa population, sur ses villes, et nous ne le tolérerons pas non plus », a déclaré dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Nous avons porté au Hezbollah une série de coups qu’il n’aurait jamais pu imaginer », a-t-il ajouté, s’exprimant pour la première fois sur le sujet depuis les attaques, attribuées à Israël, contre les appareils de communication du mouvement libanais – qui ont fait 39 morts et 2.931 blessés mardi et mercredi – et une frappe israélienne qui a décapité son unité d’élite vendredi près de Beyrouth. « Nous tendrons la main à quiconque menace les citoyens d’Israël », a prévenu le chef d’état-major Herzi Halevi. Il s’agit d’« un message adressé au Hezbollah, au Moyen-Orient et au-delà ».
« Nous sommes prêts à tous les scénarios militaires »
« Les menaces ne nous arrêteront pas : nous sommes prêts à tous les scénarios militaires » contre Israël, a déclaré le numéro deux du Hezbollah, Naim Qassem, lors des funérailles d’Ibrahim Aqil, le commandant de l’unité d’élite tué vendredi. Il a annoncé « une nouvelle phase » dans la bataille contre Israël.
L’Egypte craint une « guerre totale »
Face à cette spirale de violence, les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont « exhorté » leurs ressortissants à quitter le Liban. « Nous ferons tout notre possible pour empêcher qu’une guerre plus large n’éclate », a déclaré le président Joe Biden. L’Union européenne et Londres ont appelé à un cessez-le-feu immédiat. « La région est au bord d’une catastrophe imminente », a déclaré la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert.
L’Egypte craint une « guerre totale » au Moyen-Orient, prévenant que l’escalade entre Israël et le Hezbollah pourrait compromettre les efforts pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée, où l’armée israélienne poursuit son offensive de représailles. Le Kremlin s’est dit « extrêmement préoccupé » par la situation.
En près d’un an, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait des centaines de morts au Liban, principalement des combattants, et des dizaines de morts en Israël et dans le Golan occupé.
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