Déficit budgétaire : un « effort important » est nécessaire en France « dès l’année prochaine », selon le FMI – 22/10/2024 à 17h12
L’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas, à Washington DC, États-Unis, le 16 avril 2024. (AFP / MANDEL NGAN)
Le déficit public français s’est creusé cette année et a sensiblement diminué par rapport aux prévisions. Notamment des recettes fiscales inférieures aux attentes.
La trajectoire budgétaire actuelle est « indésirable ». Selon l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Pierre-Olivier Gourinchas,
un « effort important » de consolidation budgétaire est nécessaire en France « dès l’année prochaine »,
a-t-il déclaré à l’AFP ce mardi 22 octobre.
« La trajectoire budgétaire n’est pas souhaitable, d’autant plus que les raisons pour lesquelles nous pouvons avoir des dépenses très élevées, lorsque nous sommes confrontés à une situation de crise,
ne sont plus là »,
a expliqué Pierre-Olivier Gourinchas.
Le déficit public français s’est creusé cette année,
malgré la fin du « quoi qu’il en coûte » mis en place avec la pandémie de Covid-19 et les mesures de soutien lancées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, début 2022, et recule sensiblement par rapport aux prévisions. Cela s’explique notamment par des recettes fiscales inférieures aux attentes.
« Il est normal et souhaitable qu’il y ait
consolidation des comptes publics
en France », a souligné l’économiste en chef du FMI, « pour montrer que, de manière décisive, la trajectoire des finances publiques reviendra à un chemin soutenable ». Elle doit cependant être menée de » manière crédible et sur une certaine durée, pour « Ne tuez pas la croissance tout de suite », a-t-il prévenu. Néanmoins, « il y aura certainement
un ralentissement de l’économie qui sera lié à la consolidation »,
jugeant cependant ce « sacrifice » comme nécessaire.
« 1,1 % de croissance, ce n’est pas suffisant »
Sans toutefois « se passer des réformes qui soutiendront la croissance,
Une croissance de 1,1% ne suffit pas.»
a prévenu Pierre-Olivier Gourinchas, qui réclame des mesures pour « avoir une croissance un peu plus soutenue » et pour
surtout ne pas « sacrifier les investissements pour l’avenir ».
« Il faut décider du type de dépenses qu’il faut réduire ou non, pour sauver au maximum la croissance », a conclu Pierre-Olivier Gourinchas.
Alors que les députés commencent à examiner le projet de budget pour 2025,
l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) souligne l’impact négatif sur l’activité
les mesures de réduction des dépenses et les hausses d’impôts prévues dans le cadre du redressement des finances publiques. Alors que le gouvernement s’engage à réduire le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, l’institut souligne que les efforts de redressement des finances publiques
réduira la croissance de 0,8 point de PIB.
Ses prévisionnistes prévoient également que le déficit public atteindra effectivement
5,3% du PIB à fin 2025
et non 5% comme l’espérait le gouvernement.