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DÉCRYPTAGE. Présidentielle américaine 2024 : Michelle Obama, seule alternative pour battre Donald Trump ? « C’est un fantasme »

l’essentiel
Un sondage publié mardi par Reuters/Ipsos indique qu’un tiers des démocrates estiment que Biden devrait se retirer de la course à la Maison Blanche. Quant à son remplacement, Michelle Obama serait la seule à devancer Donald Trump dans l’opinion publique. « Aucune chance », estiment Steve Chapman, ancien chroniqueur du « Chicago Tribune », et Nicole Bacharan, politologue, spécialiste des Etats-Unis.

Après le premier débat présidentiel de 2024, qui a montré le naufrage du président sortant Joe Biden face à son concurrent, le délinquant du quatrième âge et ancien président Donald Trump, les élections de novembre offrent plus que jamais une alternative en forme d’impasse aux électeurs américains… Et de plus en plus de voix s’élèvent chez les démocrates pour demander à Joe Biden de renoncer à sa candidature, tandis que certains se mettent à rêver d’un nouveau « ticket » Obama. Au féminin.

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Dans un sondage publié mardi 2 juillet par Ipsos/Reuters, en cas de tête-à-tête avec d’éventuels candidats démocrates autres que Biden, l’ancienne première dame Michelle Obama est en effet la seule qui pourrait clairement battre Trump lors de cette élection. 50% des électeurs inscrits déclarent qu’ils voteraient pour elle, contre seulement 39% pour Trump.

Seul devant tout le monde

Ils relèguent ainsi de fait au second plan les différents « plans B » démocrates, puisque la vice-présidente Kamala Harris est à 42% contre 43% pour Trump ; le gouverneur de Californie Gavin Newsom et son homologue du Michigan Gretchen Whitmer sont à 39%. Leur collègue JB Pritzker, de l’Illinois, ferme la marche à 34%, derrière un Donald Trump qui oscille alors entre 40 et 42% contre eux.

Mais voilà… Rien n’indique que l’ancienne « première dame » pourrait être candidate en cas de retrait ou d’échec de Joe Biden. Plus concrètement encore, « je pense qu’il n’y a aucune chance que Michelle Obama veuille se présenter. Elle n’est pas une politicienne et je pense qu’elle est très heureuse de s’être retirée de la politique », confie-t-elle à La dépêche Steve Chapman, ancien chroniqueur politique pour Chicago Tribune.

Steve Chapman.
Steve Chapman.
PC

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Pour lui, la meilleure option démocrate pourrait alors être que Biden démissionne et laisse Kamala Harris devenir présidente. Après quoi, elle serait la candidate « naturelle » de son parti. « Cela bouleverserait la course et encouragerait les électeurs à avoir un choix au-delà de Biden et Trump, un choix qui rend la plupart des gens mécontents », analyse-t-il.

« Un état de panique »

« Ce recours à Michelle Obama révèle surtout l’état de panique qui règne aujourd’hui chez les démocrates qui ne savent plus à quel saint se tourner », analyse Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis. « Michelle Obama est un fantasme. Elle était une de ces épouses de présidents qui faisaient tout pour soutenir, protéger et aider leur mari, comme le fait Jill Biden aujourd’hui, mais elle déteste la politique », rappelle-t-elle.

Nicole Bacharan
Nicole Bacharan
DR

Même si son mari, Barack Obama, lui demandait de se présenter ? « Il n’a aucune autorité sur elle et aimait dire que dans la vie, trois choses sont sûres : la mort, les impôts et que Michel ne fera pas de politique », répond Nicole Bacharan.

Au-delà ? Ce sondage de popularité flatteur ne serait en aucun cas un résultat définitif. L’expérience montre que la cote dégringole dans les trois semaines qui suivent la candidature et le système américain est tel que ce ne sont pas les votes majoritaires des citoyens qui décident de l’élection du président : en 2016, Donald Trump avait été élu avec moins de voix qu’Hillary Clinton, en pourcentage, mais plus d’électeurs.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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